Origine et histoire de la Chapelle de Calmont-d'Olt
Perché sur un dyke basaltique à 535 mètres d'altitude, le château de Calmont-d'Olt domine la ville d'Espalion et la vallée du Lot d'environ 200 mètres. Un premier château féodal est attesté vers le IXe siècle ; il est ensuite transformé et développé entre le XIe et le XIVe siècle. Le noyau primitif, de plan trapézoïdal, comportait au XIe-XIIe siècle un donjon placé au point le plus élevé, une grande salle et un mur d'enceinte. Au XVe siècle, le site fait l'objet d'aménagements défensifs importants : une enceinte basse est bâtie et flanquée de huit tours « ouvertes à la gorge », tandis que l'enceinte haute conserve le donjon, le corps de logis et deux tours. Une porte orientale donnait accès à la chapelle castrale, située hors de l'enceinte ; de cette chapelle du XIIe siècle subsiste un pan de mur. Le château occupe une position stratégique et symbolique sur la vallée du Lot ; il commandait la route de Rodez vers l'Aubrac et le franchissement du Lot sur l'axe commercial Toulouse–Rodez–Lyon. La seigneurie de Calmont d'Olt, d'origine probablement carolingienne et mentionnée pour la première fois en 883, a donné son nom à la viguerie locale. La famille de Calmont d'Olt, qui domine le site pendant le haut Moyen Âge, s'éteint avec Raimond de Calmont d'Olt, évêque de Rodez ; la baronnie passe ensuite aux Pelet, aux Castelnau, aux Caylus, aux Clermont-Lodève puis aux d'Albert de Luynes. Le château illustre la mutation architecturale des sites castraux du Rouergue entre le XIe et le XVe siècle, liée aux progrès techniques de la guerre médiévale. Après son renforcement au XVe siècle, l'édifice connaît peu de transformations majeures puis, au XVIIe siècle, il est abandonné au profit de demeures plus confortables dans la vallée et sombre peu à peu en ruine. Les sources signalent ensuite plusieurs états des lieux et événements jusqu'aux XVIIIe et XIXe siècles, périodes où l'on relève notamment des occupations temporaires et des représentations du château en ruine. Le site est inscrit au titre des monuments historiques le 24 décembre 1943 ; le château est inscrit le 28 mai 1990 et, le 10 février 1992, le château, les vestiges de la chapelle et la deuxième enceinte sont classés au titre des monuments historiques. Racheté en 1987 par Thierry Plume, le château fait l'objet d'une restauration progressive, conduite avec le concours des Bâtiments de France, du Service régional de l'archéologie et de bénévoles. Des travaux de dégagement réalisés en 2006 ont mis au jour une clé de voûte et une triple arcature romane faisant jour, éléments qui permettent de situer une phase de construction au XIe ou au XIIe siècle. Aujourd'hui, les vestiges du donjon en basalte, des enceintes et de la chapelle témoignent de l'évolution du site du haut Moyen Âge au bas Moyen Âge et de son rôle militaire dans la région.