Chapelle Notre-Dame du Château à Felletin dans la Creuse

Chapelle Notre-Dame du Château

  • 23500 Felletin
Chapelle Notre-Dame du Château
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Chapelle Notre-Dame du Château
Chapelle Notre-Dame du Château
Crédit photo : MOSSOT - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

4e quart XVe siècle, 4e quart XIXe siècle

Patrimoine classé

Chapelle : classement par arrêté du 9 août 1930

Origine et histoire

La chapelle Notre‑Dame du Château, œuvre majeure du gothique limousin, a été engagée à partir de 1478 par Pierre de Bourbon, comte de la Marche et de Castres, et s'inscrit dans un plan d'inspiration languedocienne. L'édifice présente une nef de trois travées barlongues, un chœur pentagonal et six chapelles carrées logées entre les contreforts ; l'ensemble est voûté d'arêtes nervées ornées de rosaces. La façade comporte un portail muni d'un gâble et de pinacles — autrefois surmontés de deux statuettes —, surmonté d'une large fenêtre au fenestrage flamboyant ; une tourelle d'escalier se trouve à droite de la façade et un clocher est implanté sur la première chapelle de droite. Malgré son appellation, l'église n'est pas un sanctuaire castral, même si elle a été élevée à proximité du second château de Felletin, successeur du premier château de Beaumont démantelé au début du XVe siècle. La construction répondait à plusieurs volontés : un projet des prêtres communalistes de l'église de Beaumont souhaitant un lieu de culte en ville, le désir des consuls d'embellir la cité, une conjoncture économique favorable et la décision de Pierre de Bourbon, qui, par acte du 24 juillet 1478, ordonna l'édification de cet édifice en cédant le terrain et les matériaux nécessaires. L'homogénéité architecturale suggère une campagne de construction rapide, mais la chronologie exacte reste incertaine : la clef de voûte de la troisième travée de la nef porte la date de 1553, interprétée tantôt comme une date de restauration, tantôt comme celle d'achèvement, tandis que l'historienne Claude Andrault‑Schmitt a proposé l'hypothèse d'un chantier précoce et rapide et que des recherches documentaires récentes privilégient une phasification plus tardive ; l'abbé Nadaud signale en outre que le curé ne prit possession de l'église qu'en 1565. L'édifice est attribué à un architecte ayant probablement travaillé dans le sud‑ouest, en raison des proximités formelles avec les églises du Languedoc. Des aménagements intérieurs importants datent du XVIIe siècle, et l'édifice a fait l'objet de multiples interventions par la suite : il fut restauré en 1773 selon Bosvieux, déclaré église succursale de celle du Moutier par arrêté municipal du 23 juillet 1791 et par arrêté impérial de l'an XIII, et associé, à partir de 1589, au collège qui devint collège des jésuites. Au XIXe siècle, il devint la chapelle du collège voisin ; le service paroissial fut supprimé en 1839 et, après la démolition de la chapelle Sainte‑Croix en 1807, la tribune fut utilisée par les pénitents noirs. Des réparations et aménagements divers ont été réalisés au XIXe siècle, mentionnés notamment en 1847 (réparation du portail ouest et création d'un escalier intérieur), 1866 et 1873 (travaux adjugés sur projet de l'architecte Élie Pauly), 1882 et 1892 (date portée sur la clef du chœur). En 1930, sous la direction de l'architecte Mayeux, une restauration de la toiture fut menée (pose de tuiles plates sur la nef et d'ardoises et de bardeaux sur le clocher) et l'édifice fut classé au titre des Monuments historiques le 9 août 1930. Le sol a été refait en 1959 et 1962 (démontage du parquet et réalisation d'un sol en béton) et la couverture reprise en 1970. Une consolidation conduite en 1967 par l'architecte en chef des Monuments historiques P. Lebouteux n'empêcha pas l'effondrement ultérieur de la chapelle sud‑est, ancienne chapelle Notre‑Dame‑de‑Pitié et lieu de réunion de la compagnie des tapissiers ; cette chapelle a été reconstruite lors d'une vaste campagne de restauration entreprise en 1998, qui comprenait la charpente, la couverture et les élévations extérieures. Parfaitement restaurée, la chapelle demeure consacrée ; elle accueille depuis plusieurs années des expositions saisonnières liées à la tapisserie et, selon un projet municipal, doit devenir un centre d'exposition d'art sacré.

Liens externes