Origine et histoire
Le château de Chaudenay est un château médiéval situé à Chaudenay-le-Château (Côte-d'Or), en Bourgogne-Franche-Comté. Il est bâti en rive ouest de la RD 115b, à l'extrémité nord du village, sur un éperon barré séparé du plateau par un profond fossé et dominant la vallée du Préon. En 1152 la dame de Chaudenay est mentionnée comme sœur d'Hugues de Mont-Saint-Jean. Vers 1196 Guidone de Chaudenay se porte garant d'un traité entre Eudes III de Bourgogne et Etienne de Mont-Saint-Jean. En 1297 Richard de Montbéliard, seigneur d'Antigny, reconnaît tenir du duc le château de Chaudenay-en-Auxois. Le 26 août 1434 Charles de Mello, seigneur de Chaudenay, cède la maison forte du Chaffault à Louis le Bâtard du Croset. En 1562 le domaine est pourvu de tours et de courtines ancrées sur le rocher, avec fossé, cour, basse-cour, granges, étables, treuil, verger, chenevière, jardin et colombier, le tout ceint de murs. En 1581 le domaine est partagé entre Jean Damas et Jacqueline de Saulx. L'inventaire de 1686 décrit un ensemble comprenant un bâtiment couvert de laves sans étage avec deux chambres basses, granges, écuries, tecs à porcs, un pont-levis dormant, un puits dans la cour et une grande tour dite de Gissey à trois étages avec grenier et chapelle. En 1774 il est constaté que le château est très ancien et tombe en ruine : de six tours il n'en subsiste plus que trois et l'on signale une citerne taillée dans le roc. Le site est inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du 6 mars 1950. Il a été racheté en 1952 par M. Robert Thayer, qui envisageait sa restauration, mais aucun travail de restauration n'a été exécuté à ce jour.
Le plan du château est conditionné par le relief ; l'arête rocheuse est dominée à l'ouest par la tour de Gissey et à l'est par le donjon, menaçant ruine. La courtine sud, face au village, porte un corps de logis moderne, tandis que la courtine nord est réduite à une tour et aux bases d'une seconde. L'entrée actuelle se situe à l'est, à la pointe de l'arête ; elle remplaçait l'ancien accès par un pont-levis au nord, la porte charretière actuelle datant du partage de 1581 et le fossé qui la précédait ayant été comblé. Cette porte est accostée à droite d'un bâtiment plus bas formant l'angle nord-est et à gauche d'un bâtiment rectangulaire en saillie dans le fossé, lequel s'appuie au sud sur la tour du donjon. Les planchers intérieurs de ce bâtiment ont disparu, mais les ouvertures indiquent cinq niveaux ; le rez-de-chaussée et les deux premiers étages s'ouvrent au sud par des croisées à chanfrein droit. À l'est, côté fossé, on observe trois latrines et trois archères ; la façade nord, qui présente une archère et une bretèche au-dessus de la porte d'entrée, et la façade ouest sont aveugles. Le troisième étage est percé de quatre baies simples et le quatrième de sept fenêtres de tir, les trois premiers étages étant reliés au rez-de-chaussée par un escalier à vis logé dans une tourelle hors-œuvre adossée à la façade sud-est. Au sud la cour est limitée par une muraille qui épouse la forme du rocher ; la moitié ouest de la façade sud et son angle sud-ouest accueillent le logis moderne de rez-de-chaussée et demi-étage. Accolée à ce logis, la tour de Gissey ne comporte que deux étages. Du côté du plateau, la façade nord était défendue par deux tours : la tour est conserve deux étages, le premier percé au nord de deux archères, le second s'ouvrant sur un hourd dont les trous d'ancrage sont encore visibles. Entre cette tour et la tour de Gissey, la courtine porte une latrine au-dessus du fossé ; de la seconde tour il ne reste que le rez-de-chaussée.