Origine et histoire
Le château de Montrond, situé sur le Mont Rond, un dyke volcanique dominant la plaine, se trouve dans la commune de Montrond-les-Bains (Loire). Dès le XIIe siècle, la mention « castrum montais rondunti » atteste la présence d’une fortification appartenant aux comtes de Forez. En 1302, le comte Jean Ier échange le mandement de Montrond et sa tour avec Arthaud III de Saint-Germain, et Arthaud IV entreprend vers 1325 la construction d’un premier château fort. Le mariage d’Arthaud VII avec Marguerite d’Albon en 1519 marque l’apogée de la seigneurie : la forteresse austère est alors transformée en une demeure riche, au goût de la Renaissance. Très engagés dans les guerres de Religion en tant que catholiques, les descendants d’Arthaud IX conservent le château grâce à leur fidélité au pouvoir royal sous les règnes allant d’Henri II à Henri IV. Le château et la ville sont pris et pillés par les Huguenots du baron des Adrets en juillet 1562, puis occupés par la Ligue (les d'Urfé, au service du duc de Nemours), avant d’être repris en juin 1594 par le maréchal d’Ornano au service d’Henri IV. La famille quitte Montrond en 1730 pour s’établir près de Paris ; le dernier marquis, Antoine-Louis-Claude, est guillotiné en avril 1793 à Paris et, en septembre de la même année, le château est incendié par un détachement de soldats révolutionnaires. La maison d’Apchon-Montrond s’éteint en 1807 avec sa fille unique, morte sans descendance. Le château passe ensuite aux Biencourt, puis est vendu en 1820 (ou 1828 ?) à Victor Dugas, maître de forges à Saint-Chamond, qui le démantèle et en fait une carrière de pierres ; il devient enfin propriété de la famille de Boissieu-Prunelé. La forteresse est laissée à l’abandon pendant un siècle et demi avant d’être protégée par l’Association des Amis du château, fondée en 1969. Depuis 1984, le site appartient à la commune de Montrond-les-Bains. Les vestiges ont été inscrits au titre des monuments historiques le 13 mars 1934, puis l’ensemble du site (le château et ses abords) a été inscrit le 22 février 1946. Sur le plan architectural, le logis, construit ou remanié au XVe siècle, s’éclaire de fenêtres à meneaux et à croisillons ; subsistent également une série de cheminées et une tour de flanquement percée de couleuvrinières. Depuis 1999, une fête médiévale est organisée sur le site au mois d’août des années impaires.
