Origine et histoire
Le château des Baux-de-Provence est un château fort en ruine et un site touristique majeur aux Baux-de-Provence, dans les Bouches‑du‑Rhône. Édifié au XIe siècle pour les seigneurs de Baux, il fut un centre important de la vie politique et culturelle de la Provence médiévale et subit plusieurs conflits locaux, dont les guerres baussenques pour la succession de Provence. Raymond de Turenne devint le maître du lieu à la fin du XIVe siècle ; pour mettre fin à ses hostilités, Marie de Blois fit lever le siège du château par Jean de Vienne, qui se présenta avec une importante troupe tandis que des contingents d’Arles, de Tarascon et d’autres villes participèrent aux opérations. Malgré la mobilisation et l’installation de bastides et de redoutes pour isoler la forteresse, le siège s’enlisa, se transforma en blocus puis fut levé. La cour pontificale d’Avignon prononça l’anathème contre Raymond de Turenne et l’accusa de pillages et d’usurpations, tandis que les ravages et les rançons imposés par ses raids alourdissaient les finances locales et pontificales et entraînaient l’instauration de taxes nouvelles. Pour consolider ses alliances, la cour de France organisa le mariage du maréchal Boucicaut avec Antoinette de Turenne ; la cérémonie eut lieu dans la chapelle castrale des Baux et fut accompagnée d’un contrat définissant dots et engagements. Le domaine des Baux fut ensuite rattaché au comté de Provence puis à la couronne de France, connut de nouveaux troubles, notamment lors des guerres de Religion, avant d’être démantelé et d’entrer dans l’oubli. Installé sur une barre rocheuse du flanc sud des Alpilles, le site est en partie troglodytique et figure parmi les plus anciens établissements féodaux d’Europe, le castrum Balcium étant mentionné dès l’an 975. L’occupation humaine y est continue depuis le Néolithique et le site fut une place forte dès l’âge du fer ; le Moyen Âge et la Renaissance y ont laissé des éléments architecturaux notables. La forteresse comprend un donjon rectangulaire bien conservé, des salles taillées dans le roc et plusieurs tours, dont les tours dites Sarrazine, Paravelle et des Bannes, ainsi que les vestiges d’une chapelle et d’une vaste enceinte extérieure. Des opérations archéologiques engagées dans le secteur nord puis dans la zone médiane du Terras et du château des Grimaldi ont permis des dégagements et des restaurations ; les travaux ont aussi concerné l’hôpital des Baux, dit de Quiqueran, exemple significatif d’architecture hospitalière de la Renaissance en Provence. L’ensemble — enceintes, murs et dépendances, tours, donjon, bâtiments contigus et ancienne chapelle Sainte‑Catherine — a bénéficié d’une protection au titre des monuments historiques. Sur le site sont exposées des reconstitutions d’engins de siège médiévaux, notamment trébuchet, baliste, bélier, bricole et couillard, qui réalisent des démonstrations de tir quotidiennes avec de véritables projectiles. Le château offre par ailleurs un panoramique provençal sur les oliveraies, la garrigue, les Alpilles et les villages voisins, et par temps clair la vue peut s’étendre jusqu’à la mer Méditerranée.