Origine et histoire
Château de Montigny-le-Gannelon, actuellement musée agricole, est situé à Montigny-le-Gannelon (Eure-et-Loir) et s'étend sur un parc de treize hectares ; son architecture de style Renaissance date de 1495 et le domaine est ouvert au public. Implanté en Beauce, entre Chartres et Tours sur la route du blé, il se trouve à 60 km d'Orléans et à 145 km de Paris ; la façade ouest donne sur une esplanade et le village, tandis que la façade est domine le Loir. Selon le dossier, le site aurait d'abord accueilli une forteresse à l'époque de Charlemagne, puis une seconde au Xe siècle, reconstruite au XIIe siècle ; dégradé au début du XVe siècle, l'édifice est démantelé avant d'être reconstruit vers 1495 par Jacques de Renty, qui laisse notamment la tour des Dames et la tour de l'Horloge. Au XVIIIe siècle, le domaine revient aux Montmorency-Laval ; Anne-Adrien-Pierre de Montmorency-Laval y réside et est présenté comme duc de Laval et de San Fernando Luis et comme ambassadeur de France sous Louis XVIII et Charles X. Le texte indique qu'il figura parmi les derniers défenseurs du Canada et qu'un livre conservé au château contient les douze discours d'inauguration de la ville de Lévis, inaugurée le 18 juin 1895. En 1834 est ajouté un pavillon attenant à la façade nord ; les armoiries de la famille Montmorency-Laval ornent la porte d'entrée selon la description fournie. Charlotte de Laval-Montmorency, née en 1798 et fille d'Anne-Adrien-Pierre, épouse en mai 1817 Athanase Gustave Charles Marie, marquis de Lévis-Mirepoix ; elle décède au château le 22 juin 1872 et la demeure reste dans leur descendance. La façade est, de style néo-gothique, est édifiée en 1879 par l'architecte Clément Parent, élève de Viollet-le-Duc, pour le comte et la comtesse Sigismond de Lévis. Un manège privé, construit à partir de 1893, appartient au type destiné au confort des chevaux plutôt qu'aux exhibitions équestres ; le projet de l'architecte Granger était plus ambitieux et prévoyait un parement de briques, un abreuvoir central et une extension au sud qui n'ont finalement pas été réalisés. Le manège présente un plan rectangulaire ; il est flanqué à l'est par des remises à voitures ouvrant sur la nef principale, au nord par des stalles, et au nord-ouest par une sellerie accolée à un corps d'entrée. Le domaine comprend un corps principal autour d'un cloître central bordé par deux tours ; le cloître, auparavant ouvert, a été clos lors des transformations du XIXe siècle, et ses fenêtres sont plus élancées au rez-de-chaussée qu'au premier étage. La tour des Dames, la plus ancienne, se situe au sud et date de 1495 ; la tour de l'Horloge est construite quelques années plus tard et présente, au-dessus de la porte d'entrée, les armoiries des maisons de Montmorency-Laval et de Lévis-Mirepoix. La tour de l'Horloge est ornée de trois guirlandes : deux figurent la vigne, évoquant l'activité viticole locale, et la troisième, différente, représente le veuvage, avec la scène d'une veuve au moment du décès telle que décrite dans le dossier. Sur la façade ouest, sept personnages sculptés en haut des colonnes du cloître représentent les péchés capitaux, avec des attributs identifiés pour chacun, et sur le mur de la tour des Dames une plaque commémorative rappelle le chevalier François Gaston de Lévis (1720-1787), maréchal de France et défenseur du Canada ; cette plaque a été apposée lors du jumelage entre Châteaudun et Trois-Rivières. L'escalier principal conserve un plafond de style Renaissance daté de 1495, dont les sculptures évoquent celles du château de Blois ; les murs affichent des portraits de maréchaux de France de la famille de Lévis, et des éléments symboliques tels que la coquille Saint-Jacques et le pélican rappellent respectivement le pèlerinage de Compostelle et la légende associée. Le château fait l'objet de protections au titre des monuments historiques (inscriptions en 1927 et 1993).