Période
XVIIe siècle, XVIIIe siècle, XIXe siècle
Patrimoine classé
L’ensemble formé par la propriété du château, en totalité, tel que délimité sur le plan annexé, composé des éléments suivants : le château, la dépendance agricole, le jardin d’agrément avec son puits, la cour, la clôture et portail d’entrée, la parcelle d’assiette n° 105, situé 14 place Georges Clémenceau sur la parcelle n° 105, figurant au cadastre section AM : inscription par arrêté du 5 septembre 2024
Origine et histoire
Le château est étroitement lié à l'histoire du village : sa construction au XIIe siècle par les seigneurs d'Opio, sur le lieu-dit Castellara, marque son acte de naissance et suggère l'existence antérieure d'une installation fortifiée. Le site, établi sur un promontoire, permettait d'asseoir une place forte plus sûre. Le Castello Novo apparaît dans les sources en 1153 et constitue dès l'origine une coseigneurie impliquant les évêques d'Antibes. À la fin du XIIe siècle, les comtes de Provence prennent le contrôle de la région et, en 1217, confient le castrum à Oberto, comte de Vintimille. Au milieu du XIIIe siècle, Pierre de Châteauneuf parvient à réunir l'ensemble de la seigneurie, qui demeure toutefois sous la tutelle du comte de Provence ; en 1257 ce dernier organise la séparation entre Châteauneuf et Opio, puis récupère la seigneurie au décès de Pierre. En mai 1265, le fief est confié à Guillaume Vicedominus, archevêque d'Aix et futur pape Grégoire XI. En 1306, le comte de Provence vend le château au Génois Simon de Passano, qui le revend trois jours plus tard à Raimond de Grasse-Cabris ; ce dernier s'apparente aux Lascaris en 1385. Aux XVe et XVIe siècles, la famille de Lascaris reste le principal seigneur et s'allie aux Villeneuve en 1526. Le castrum est détruit lors des incursions de Charles Quint à la fin des années 1530. En 1618, Marguerite de Villeneuve-Lascaris épouse Hubert de Puget Saint-Marc, qui fait édifier entre 1625 et 1627 un nouveau château sur les ruines du castrum. L'édifice actuel, élevé sur trois niveaux dont un d'attique au-dessus d'une cave, a toutefois beaucoup évolué ensuite, si bien que la réalité de cette reconstruction initiale est difficile à restituer ; le plan primitif devait comporter deux travées encadrant la travée du portail, formant une façade à symétrie parfaite. Leur fils Marc-Antoine du Puget acquiert une grande partie de la seigneurie au cours du siècle suivant, et en 1679 Antoine du Puget conclut un accord avec l'évêque de Grasse pour obtenir l'abandon de ses droits sur Châteauneuf. Tout au long du XVIIIe siècle, la famille de Puget conserve la propriété et fait procéder à un vaste remaniement : les façades sont entièrement recomposées et la distribution intérieure modernisée. À la fin du siècle, la mort de Jean-Paul de Puget, sans héritier direct, entraîne le transfert de la propriété à Louis de Geoffroy du Rouret, gouverneur d'Antibes décoré de la Légion d'honneur. Son fils François Félix sera maire de Grasse entre 1841 et 1848. Honoré Geoffroy du Rouret, qui fait carrière dans la marine à partir de 1843 et devient capitaine de frégate après 1869, est décoré de la Légion d'honneur en 1862 ; il entreprend la redécoration du château dans le dernier tiers du XIXe siècle. À cette époque, la propriété comprend environ 21 hectares de parcelles agricoles réparties dans les quartiers du Pré du Lac, de Magagnosc, de la Treille, de la Colle et de Bastian. Félix Geoffroy du Rouret poursuit le développement agricole en aménageant notamment un système d'irrigation des terrains de Saint-Sébastien, favorisant la culture du jasmin et de la rose destinée aux parfumeries de Grasse.
