Château à Saint-André-de-la-Roche dans les Alpes-Maritimes

Château

  • 06730 Saint-André-de-la-Roche
Crédit photo : Jpchevreau - Sous licence Creative Commons
Propriété d'une association

Période

1ère moitié XVIIIe siècle

Patrimoine classé

Façades et toitures du château et sa chapelle (cad. A 654) : inscription par arrêté du 10 juin 1975 ; Grand salon central et ses galeries latérales ; vestibule du logis d'habitation Est ; petit salon à coupole d'arabesques ; salon à sujet mythologique (le temps et la mort) ; salon à décor d'architecture baroque en trompe-l'oeil avec leur décor (cad. A 654) : classement par arrêté du 10 juin 1975

Origine et histoire

Le château de Saint-André est situé à Saint-André-de-la-Roche et fait l'objet d'une protection au titre des monuments historiques par un arrêté du 10 juin 1975. Saint-André est évoqué pour la première fois le 9 décembre 999 dans le testament d'Odile, qui donna une propriété dite villa della Rocca à l'abbaye Saint-Pons de Nice ; Odile avait été mariée d'abord à Miron, puis avant 1010 à Laugier, seigneur de Vence. Le fief appartient à Raybaud Chabaud, seigneur de Tourrettes, en 1441, puis, en 1555, Melchior Michelotti acquiert les trois quarts du fief en épousant la fille de Jean III Chabaud. En 1606, Pierre Thaon épouse Camilla Michelotti, héritière du fief de Revel — composé d'une partie du quartier de Tourrettes à Tourrette-Levens, près de Nice, où subsiste le château de Revel — et du fief de Saint-André ; Camilla est la fille de Melchiorre Michelotti et de Brigitte Doria. Le château lui‑même est mentionné pour la première fois en 1624 dans un acte qui relate la donation des biens du chanoine Jules Thaon à son neveu Charles Antoine Thaon, avec la condition que ce dernier puisse habiter le château, et la transformation de la maison forte en villa semble remonter à cette époque. L'édifice se compose de trois éléments distincts : à l'est, l'ancienne maison forte, identifiable à ses embrasures de tir dans le soubassement et destinée à contrôler les gorges du Paillon à sa confluence avec le Paillon de Saint-André ; à l'ouest, une chapelle de style baroque dont le vocabulaire décoratif se rapproche du travail de Marc'Antonio Grigho ; et, entre les deux, une longue loggia à arcades aveugles, décorée en stuc et édifiée après 1725, qui relie les bâtiments. La maison forte a perdu son intérêt militaire et a été aménagée en villa, montrant une sobriété de façades contrastant avec une riche décoration baroque des plafonds ; la date de 1775 figure sur un décor de salon et certaines fresques ont été attribuées sans preuve aux frères Galliari ou, selon d'autres auteurs, à Abraham Van Loo. La famille Thaon de Revel a choisi d'embrasser la maison de Savoie ; ses membres les plus importants se sont installés à Turin et le château a servi de lieu de réception lors de leurs séjours dans le comté de Nice. En germinal an VI le château est acquis par un arpenteur de Nice, puis il est rétrocédé à la famille Thaon de Revel et de Saint-André en 1812. Après l'annexion du comté de Nice à la France les Thaon de Revel s'établissent définitivement à Turin et vendent le château en 1862 à l'hospice Saint-Paul. Le bâtiment connaît plusieurs usages par la suite avant d'être repris par l'association des Compagnons d'Emmaüs de Saint-André-de-la-Roche.

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