Château Aurélien à Fréjus dans le Var

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château de style néo-classique et palladien

Château Aurélien

  • R.N. 7
  • 83370 Fréjus
Château Aurélien
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Château Aurélien
Château Aurélien
Château Aurélien
Château Aurélien
Crédit photo : Cyrilb1881 - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

4e quart XIXe siècle

Patrimoine classé

Pièces d'habitation et leur décor ; ensemble des façades et toitures, y compris les terrasses ; espaces intérieurs de circulation ; ensemble du parc et de ses fabriques (cad. AY 41) : inscription par arrêté du 16 novembre 1989

Origine et histoire du Château Aurélien

Le château Aurélien, dit villa Aurélienne, est une demeure néo-palladienne perchée sur la colline de Bellevue à Fréjus, au nord-est de la vieille ville, entre la vallée du Reyran et le quartier de Valescure, dans un parc de vingt-quatre hectares aux essences méditerranéennes. La villa doit son nom à la proximité de l’antique Via Aurelia; le projet initial portait le nom de Villa Crossman. D’une surface de mille sept cents mètres carrés, l’édifice s’inspire du palais Chiericati de Vicence et évoque aussi le Palais des Beaux-Arts de Nice (Musée Jules Chéret). Le parc abrite des vestiges de l’aqueduc romain de Mons à Fréjus et un jardin botanique.

La construction a été menée de 1886 à 1889 par les architectes Sylvain-Joseph Ravel et Henri Lacreusette pour James Hiscutt Crossman, héritier d’une famille de brasseurs anglais; l’ouvrage principal fut achevé en 1887 mais des détails et des difficultés financières retardèrent la fin des travaux jusqu’en 1889. À cette date la propriété fut saisie à la demande d’un architecte monégasque, puis vendue aux enchères à Draguignan et acquise par Marie‑Lucie Valais, veuve de Marc‑Georges Lepel‑Cointet, qui y vécut treize ans et y accrocha de nombreuses œuvres tout en recevant des personnalités des arts et des lettres, dont Henri Rouart et André Gide en 1896. En 1904 la villa fut cédée à Emma de Tomaskiewicz, épouse du marquis Henri Gourio de Refuge, mais la vente fut ensuite annulée pour non‑paiement, et en 1913 Charles Cambefort, administrateur de sociétés, devint propriétaire et transforma la dénomination de « château » Aurélien en « villa » Aurélienne. L’habitation resta soixante‑quinze ans dans la famille; après la mort de Suzanne de Witt en 1934, leurs filles Germaine et Henriette héritèrent, puis la villa appartint en 1941 à Henriette Schweisguth; à son décès ses enfants Jacqueline (épouse de Maurice Couve de Murville), Bernard et Dominique en devinrent propriétaires jusqu’à la vente à la ville de Fréjus en 1988, pour son centenaire. La vente, conduite sous l’autorité du maire François Léotard, visait la création d’un vaste projet culturel qui ne vit pas le jour.

Pendant la Seconde Guerre mondiale la villa servit de poste de commandement aux forces italiennes de 1942 à septembre 1943, puis hébergea des réfugiés expulsés de Fréjus‑Plage pendant l’occupation allemande; elle subit de lourdes dégradations quelques jours après le débarquement de Provence. De couleur jaune pâle, le bâtiment se distingue par ses galeries méridionales à colonnes de marbre et de calcaire, ses sols en marbre ornés de frises grecques, ses parquets, ses marqueteries et ses cheminées en bois fruitier, ainsi que par des ouvertures de type serlienne sur la façade sud.

Devenue propriété municipale le 14 octobre 1988, la villa a été rénovée en 1993; ses vitraux ont été restaurés en 1994 par le maître verrier Ducatez de Salerne. Labellée par le conseil général du Var, la villa Aurélienne accueille aujourd’hui manifestations culturelles, expositions photographiques et réceptions officielles. Les pièces d’habitation et leur décor, l’ensemble des façades et toitures y compris les terrasses, les espaces intérieurs de circulation ainsi que l’ensemble du parc et de ses fabriques (cad. AY 41) ont été inscrits à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques par arrêté du 16 novembre 1989; le parc a par ailleurs été protégé en tant que site naturel en 1964 et 1966. La végétation du parc combine essences méditerranéennes — pins d’Alep, pins parasol, cyprès de Provence, chênes verts — et plantes exotiques telles que palmiers, cactus et figuiers de Barbarie, ainsi que buis, lauriers‑tins, pistachiers, myrtes et arbousiers. Des chantiers de jeunes menés en 2019 et 2020 par l’association Club Fun Valley ont contribué à la restauration d’une partie du parc, notamment de l’ancien jardin bouquetier créé en 1891 par Marie‑Lucie Valais.

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