Château Bilstein à Urbeis dans le Bas-Rhin

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château fort

Château Bilstein

  • 6 Rue du Gravier
  • 67220 Urbeis
Château Bilstein
Château Bilstein
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Château Bilstein
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Château Bilstein
Château Bilstein
Château Bilstein
Château Bilstein
Crédit photo : Bernard Chenal - Sous licence Creative Commons
Propriété de l'Etat

Période

XIIe siècle, XIIIe siècle

Patrimoine classé

Château Bilstein (ruines) : classement par arrêté du 6 décembre 1898

Origine et histoire du Château Bilstein

Le château du Bilstein, aussi nommé Bilstein-Urbeis ou Bilstein Lorrain, est installé sur un promontoire rocheux dominant la commune d’Urbeis et la route du col d’Urbeis qui relie l’Alsace à la Lorraine. Le site, perché entre 600 et 630 mètres d’altitude sur un éperon séparé du massif par un ravin d’origine incertaine, contrôlait autrefois cet axe de communication et les mines environnantes. Le donjon, attribué à la fin du XIIe siècle, et le logis seigneurial, daté du troisième quart du XIIIe siècle, témoignent d’un édifice médiéval compact, construit en grès rose extrait du massif. La première mention du château figure dans une charte rédigée entre 1205 et 1232 ; par la suite sa seigneurie changea plusieurs fois de mains, passant notamment par des familles locales, les comtes de Dabo puis, par mariage, sous l’autorité du duché de Lorraine, avant de relever des Habsbourg. Dès 1310 le fief fut partagé entre les Habsbourg, l’évêque de Strasbourg et le margrave de Bade, ce qui entraîna une succession de détenteurs et de mises en gage. Au XIVe siècle des familles telles que les Hattstatt ou les Wurtemberg intervinrent sur l’architecture et les défenses, et la division interne du château exigea que plusieurs lignées se partagent un espace restreint. Au XVe siècle il fut détenu par les Marx d’Eckwersheim et les Rathsamhausen, et il subit un siège mené par les forces de Strasbourg en mars 1477 après que Hans Marx eut fait prisonnier Engelbert II de Nassau ; l’attaque, conduite avec de l’artillerie, entraîna des dommages importants et la remise du château après négociation. Un nouvel incident en 1479 provoqua une menace d’intervention, sans siège prolongé, et les seigneurs durent renoncer à toute vengeance sous serment. Le Bilstein semble avoir été ruiné dès 1543 ; il servit plus tard de carrière, les pierres ayant notamment été réutilisées pour l’église d’Urbeis en 1789, et il fut vendu comme bien national à la Révolution. Au XIXe siècle la propriété changea de mains : vendue par la famille de Choiseul-Meuse en 1815, elle appartenait à un certain Humbert en 1885 puis passa à l’État en 1885 ou 1886. L’édifice a été classé au titre des monuments historiques le 6 décembre 1898, puis inscrit à nouveau le 16 février 1930. Des travaux de consolidation ont été entrepris lors de l’opération de 1964, au cours de laquelle une citerne a été redécouverte, puis de nouveau en 1995.
L’ensemble conserve aujourd’hui la façade du logis seigneurial du XIIIe siècle et deux pans de la tour maîtresse carrée attribuée au XIIe siècle ; entre ces éléments subsiste une citerne de filtration circulaire creusée dans la roche. L’accès actuel se fait depuis une route qui longe le mur nord ; un chemin suit le promontoire du nord-ouest au sud-est, une passerelle en bois franchit l’avancée et un escalier conduit au logis, où la distinction des niveaux demeure visible, tandis qu’une porte ogivale haute permet d’accéder au donjon près de la citerne. La configuration du site, très réduite en superficie, laisse supposer une faible ou inexistante basse-cour et une dépendance de ressources à des fermes alentour. Parmi les éléments architecturaux remarquables figurent un escalier étroit — large d’environ 70 cm — des meurtrières à niche et l’emploi du grès rose local.
Le château contrôlait aussi l’exploitation minière voisine ; la mine dite Théophile, interdite au public, remonte au XVIe siècle et visait l’extraction d’argent, de cuivre et de galène, avec des galeries creusées sur 351 mètres. Des relevés spéléologiques ont été réalisés en 1971. Sur le site, des panneaux informent les visiteurs de l’histoire succincte du Bilstein et signalent que la visite se fait aux risques et périls. Le Bilstein a fait l’objet de prises de vues et de reportages récents, ainsi que d’une visite virtuelle accessible en ligne.

Liens externes