Château

  • 17100 au Douhet
Château
Château
Crédit photo : Llann Wé² - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

XVIIe siècle

Patrimoine classé

Les parties suivantes du château : parc en totalité avec tous ses éléments bâtis, ses systèmes hydrauliques et le sol des parcelles ; façades et toitures du logis, des communs et des dépendances ; ensemble des pièces voûtées des parties communes, situées en soubassement du logis, des communs et de la cour ; situées sur les parcelles n° 63, 64, 67, 68, 70, 72, 74, 75, 76, 77, 81, 109, 110, 111, 112, 113, 114, 115, 116, figurant au cadastre de la commune, section AB, comme il est indiqué sur le plan joint à l'arrêté : inscription par arrêté du 30 mai 2023

Origine et histoire

Le château du Douhet, situé dans la commune du Douhet en Charente-Maritime, succède à une forteresse féodale attestée dès le règne de Saint-Louis. En 1652, un incendie détruit partiellement l'édifice ; la reconstruction est achevée en 1678. Le bâtiment se présente comme un grand corps de logis flanqué à chaque extrémité de pavillons carrés ; un pavillon central est marqué par des moulures. Un escalier de pierre à double volée demi-circulaire relie le rez-de-chaussée au jardin, et les portes du sous-sol sont surmontées de frontons. À l'ouest, les communs touchent le château ; à l'est, ils en sont séparés ; ils se développent symétriquement de part et d'autre d'une cour intérieure. Ces dépendances sont constituées de deux corps de bâtiment du XVIIe siècle, à deux étages, coiffés d'un toit charentais très plat.

La seigneurie du Douhet remonte au XIVe siècle ; elle passe successivement à différentes familles et aboutit aux Vallée. Nicolas de Vallée, calviniste, y installe un ministre du culte protestant. Par le mariage de Claude de Vallée en 1618, la seigneurie entre dans la maison de La Rochefoucauld ; en 1670 la dame du Douhet fait réparer les toitures. Après un partage en 1703, la seigneurie revient notamment à Guy-Louis de Pons. Les archives ayant brûlé en 1793, la date de construction du château actuel reste incertaine ; l'apparition de baies à arcs segmentaires au dernier niveau suggère toutefois qu'il pourrait avoir été bâti vers 1715–1730. Le propriétaire mort en 1745 laisse pour héritiers Marie-Judith Poussard de Lignières et des membres de la famille Boscal de Réals ; vers 1750 le château est loué à Mgr Simon-Pierre de La Corée, évêque de Saintes.

En 1769, après la mort de l'évêque, le domaine est vendu au fermier général Clément de Laage, agissant pour son frère l'abbé Pierre-Léonard de Laage, qui devient le dernier seigneur du Douhet ; refusant de prêter serment à la constitution civile du clergé, l'abbé émigre en Espagne et le château est confisqué puis vendu comme bien national en 1794 au banquier Mathieu Faure. En 1946, l'industriel Jean-François Parfait Damilleville, ancien pilote décoré de la Première Guerre mondiale, acquiert le domaine et engage plus de vingt-cinq années de travaux pour le sauver de la ruine. Plus tard, un promoteur immobilier transforme intérieurement le château et ses dépendances en appartements ; l'ensemble est organisé en copropriété depuis 2009. Le château a été inscrit au titre des monuments historiques le 26 septembre 1969 ; un nouvel arrêté du 30 mai 2023 s'y substitue.

L'approche se fait par une avant-cour précédée d'un fossé, d'un haut mur de clôture et d'une porte cochère sobre ; l'entrée s'ouvre par un porche dans le mur sur une cour bordée de dépendances d'un étage aux longs toits de tuiles. Une allée centrale franchit une balustrade et conduit au logis organisé en U autour de la cour, dont seule l'aile ouest subsiste. Sous la cour, des caves voûtées proviennent d'un château antérieur ; l'une d'elles, de plan ogival, a servi de glacière au XVIIIe siècle. Le pavillon central, couvert d'ardoise, est prolongé par deux ailes à toiture basse terminées par des pavillons à haute toiture d'ardoise. Côté jardin, la façade est rythmée au centre par l'escalier à double révolution ; le corps de logis repose sur un haut soubassement taluté qui abritait autrefois une orangerie et s'accompagne de deux pièces d'eau vive.

Un colombier cylindrique, ou fuie, daté du XVIe siècle, comporte 1 903 boulins mais a perdu son toit. Les jardins, avec leurs miroirs d'eau alimentés par les vestiges d'un aqueduc romain, sont également classés monuments historiques par l'arrêté du 26 septembre 1969 et figurent au pré-inventaire des jardins remarquables ; le parc est traversé par les vestiges d'un aqueduc gallo-romain souterrain.

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