Origine et histoire
Le château de Vervant, situé à Vervant en Charente-Maritime, associe des vestiges médiévaux à une vaste construction du XVIIIe siècle. De l'ancien château subsiste une tour partiellement intégrée à des bâtiments de service, conservant créneaux et mâchicoulis ; une pierre scellée dans sa façade porte la date de 1593. Le corps principal actuel, élevé au XVIIIe siècle, repose sur un sous-sol et se compose d'un bâtiment central à deux étages encadré de deux gros pavillons du même niveau. Le pavillon oriental est le plus ancien ; portes et fenêtres y présentent des clés sculptées. Les murs des pavillons sont surmontés d'un rang de balustres ponctué d'un vase à chaque angle. Au centre de la façade sud, l'accès au logis se fait par un double escalier en pierre orné d'une rampe en fer forgé à motifs de style Louis XV. Du côté nord, la porte centrale ouvre sur un vaste escalier de pierre encadré de pilastres menant à une grande terrasse. L'intérieur conserve également un escalier avec sa rampe en fer forgé de style Louis XV. Les abords ont été modifiés au XIXe siècle ; la grille ancienne et ses pilastres, qui bordent le chemin, proviennent du château de Salignac de Loue.
La terre de Vervant, relevant du château d'Aulnay, est mentionnée dès 1338 et appartient alors à Ybles de La Rochandry, d'un puissant lignage en Angoumois et en Saintonge. Sa descendance reste propriétaire jusqu'en 1509, année où l'héritière Jeanne de La Rochandry épouse Charles Poussard, seigneur de Lignières et panetier du roi. Leur fils Louis Poussard, seigneur de Vervant et de Brizambourg, meurt sans postérité et ses terres reviennent à sa femme Jeanne de Gontaud, qui les transmet à Jean de Gontaud-Biron, seigneur de Montferrand et de Chef-Boutonne. En 1606, Jean de Gontaud-Biron cède Vervant à Jean Boisseau, sieur de Pouzou, qui reçoit en mai 1621 le roi Louis XIII au château lors de son passage en Saintonge. La terre revient ensuite à la fille de Boisseau, Jeanne, mariée à Gabriel de Goulard, seigneur de La Ferté, puis est acquise en 1720 par Michel-Charles Amelot, marquis de Gournay, président à mortier au parlement de Paris. En 1735, Antoine de Crès achète Vervant et le transmet à son fils Louis, qui entreprend des travaux de remise en état et d'embellissement avant de céder le domaine en 1782 à sa fille Catherine-Adélaïde-Victoire de Crès et à son gendre Louis-René, vicomte de Sainte-Hermine. Les vicomte et vicomtesse de Sainte-Hermine résident principalement au château de Coulonges et mettent en vente Vervant, vendu en 1792 à Jean Martell, négociant de Cognac. Après la mort de Jean Martell, le château revient à son fils Jean-Gabriel, qui le vend en 1816 à la comtesse Marie-Antoinette-Delphine de Goulard, qui retrouve ainsi le domaine de ses aïeux. Elle épouse en 1819 Jean-Gustave de Senigon de Rousset de Roumefort du Cluzeau, et le bien revient ensuite à leur troisième fils Lodoïs, vicomte de Senigon, qui épouse en 1855 Marie-Caroline-Amélie Dupuy. Grâce à la dot de son épouse, Lodoïs fait restaurer et embellir le château, où il s'installe en 1870. Pendant la Seconde Guerre mondiale, le domaine appartient à leur petit-fils Roger de Senigon de Rousset de Roumefort du Cluzeau et est réquisitionné par les Allemands de juillet 1940 à août 1944. Après la guerre, l'édifice est restauré grâce aux dommages de guerre sous la direction de l'architecte Jean Daugrois, puis échoit à Micheline de Senigon de Rousset de Roumefort du Cluzeau, épouse de Jean J.O. Gravel. Les façades et les toitures du château sont inscrites au titre des monuments historiques par arrêté du 22 août 1949.