Château à Apremont-sur-Allier dans le Cher

Château

  • 18150 Apremont-sur-Allier
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Crédit photo : Lolob - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

2e moitié XVe siècle, 1ère moitié XVIIe siècle, 1ère moitié XIXe siècle, 1ère moitié XXe siècle

Patrimoine classé

Château et ses écuries (cad. C 12, 13) : inscription par arrêté du 16 juin 1989

Origine et histoire

Le château d'Apremont, situé sur la commune d'Apremont‑sur‑Allier (Cher, Centre‑Val de Loire) et dominant la rivière Allier à 16 km de Nevers, occupe un site stratégique en léger surplomb. Dès le Moyen Âge une place forte contrôlait la seule voie longeant le fleuve ; elle fut entièrement détruite lors des troubles entre Armagnacs et Bourguignons à la fin du XIVe‑début du XVe siècle. Reconstruit dans la seconde moitié du XVe siècle, l'édifice présente aujourd'hui une enceinte dotée de cinq tours reliées par des courtines, ainsi que remparts et mâchicoulis attribués à cette campagne de travaux. Philibert de Boutillat reçut le château en apanage du comte de Nevers en 1477 et demanda des fonds pour ses réparations ; par la suite diverses familles se succédèrent aux XVIe et XVIIe siècles. Au début du XVIIe siècle le logis fut surélevé d'un étage et percé de nouvelles baies. Au XVIIIe siècle une aile fut aménagée pour accueillir un atelier de verrerie fondé en 1752. Durant la première moitié du XIXe siècle l'ensemble fit l'objet d'une importante restauration : la verrerie disparut au profit de la construction d'écuries et la galerie reliant la tour du Bourg à celle de la chapelle fut abattue. Entre 1934 et 1942 Eugène Schneider entreprit la reconstruction du château, menée avec le décorateur De Galéa dans un style néo‑gothique. Le château et ses écuries attenantes ont été inscrits au titre des monuments historiques par arrêté du 16 juin 1989.

La propriété resta longtemps entre des familles liées en ligne féminine, successivement Béthune, Masseran, Saint‑Sauveur, Schneider et Brissac. En 1894 Antoinette de Rafélis‑Saint‑Sauveur épousa Eugène Schneider, qui racheta les parts familiales et transforma la demeure pendant cinquante ans. À la mort d'Antoinette, sa fille Marie/May Schneider, duchesse de Brissac, conserva la propriété qui passa ensuite à la génération suivante. Le goût des jardins se transmit dans la famille : Gilles de Brissac créa à partir de 1970 un parc floral qui fut ouvert au public à partir de 1976 et qui attire chaque année de nombreux visiteurs.

Le bâti se distingue par l'emploi, lors de ses différentes phases, d'une pierre calcaire jaune extraite des carrières d'Apremont‑sur‑Allier, autrefois transportée par voie d'eau sur l'Allier puis la Loire. Le parc floral, aménagé sur environ quatre hectares, a transformé prés et une ancienne carrière en une séquence de pelouses, massifs arbustifs et plans d'eau obtenus par la construction d'une cascade et le barrage d'une vallée ; les bassins accueillent aujourd'hui nymphéas, lotus et autres plantes aquatiques. Le parc, qui se confond avec les champs et une grande retenue d'eau voisines, comporte des fabriques conçues par le peintre‑architecte Alexandre Serebriakoff, parmi lesquelles un pont‑pagode à toit écaille, un pavillon turc décoré intérieurement par J. Robinet et un belvédère d'inspiration russe. Huit panneaux réalisés par la faïencerie Montagnon, d'après des dessins de Serebriakoff, racontent un voyage imaginaire autour du monde des Pulcinelli.

Les collections végétales sont remarquables : le parc rassemble des essences rares de conifères et d'arbres caducs — sequoias, cèdres, cyprès chauves, thuyas, cryptomerias, tulipiers, liquidambars, hêtres panachés ou pourpres, bouleaux, ginkgos, érables, magnolias, ainsi que des cerisiers et pommiers d'ornement — et une riche palette d'arbustes à fleurs tels que rhododendrons, azalées, forsythias, lilas et bien d'autres. Les vivaces forment des bordures colorées du printemps à l'automne, la pergola est couverte de glycines japonaises particulièrement spectaculaires à la floraison de mi‑mai, et des rocailles introduisent notes vives et conifères rampants autour de la cascade. D'inspiration anglaise, le parc privilégie les pelouses comme lien entre ces univers et comporte une bordure blanche inspirée du jardin de Sissinghurst. Les principales périodes de floraison s'échelonnent de mars à septembre, avec magnolias et forsythias en mars ; cerisiers et pêchers en avril ; azalées, rhododendrons et glycines en mai ; rosiers et clématites en juin ; hémérocalles et hydrangeas en juillet ; hibiscus et rosiers remontants en août ; asters, dahlias et sedums en septembre.

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