Origine et histoire
Le château de Bussy-la-Pesle, ancienne forteresse du XIIIe siècle remaniée aux XVe, XIXe et XXe siècles, se situe au nord du village de Bussy-la-Pesle, en Côte-d'Or, en surplomb de la RD 114L et du Drevin qui alimente ses douves. En 1239, Gauthier de Sombernon lègue le château à sa fille Jacquette, épouse de Guillaume de Montagu, seigneur de Mâlain. En 1242, Eudes I, neveu du duc de Bourgogne, abandonne ses prétentions sur le duché en échange de Bussy. En janvier 1363, une compagnie d'écorcheurs menée par Arnaud de Cervole s'empare du château; lors du siège organisé le 19 janvier par le gouverneur de Bourgogne Henri de Bar et le bailli d'Auxois Guillaume de Cluny, un bâtiment se serait effondré. En 1367, Eudes de Villars hérite de la seigneurie; il est par ailleurs mentionné comme gouverneur de la Savoie et de la Bresse de 1393 à 1398. En 1415, il lègue la propriété à sa nièce Jeanne de la Tour, épouse de Jean de La Baume, qui connaît une carrière notable à la cour de Bourgogne et à celle du roi de France, devenant maréchal de France en 1421. En juin, le château est de nouveau pris par des mercenaires au service d'un nommé Jacques, qui usurpe le nom de La Baume; Jean sollicite alors le roi pour faire intervenir les baillis de Sens, d'Auxerre et de Troyes. Vers 1460, Guy de La Baume, petit-fils de Jean, fait construire un nouveau logis et probablement la tour; il est fait chevalier de l'ordre de la Toison d'or par Charles-Quint en 1516. À sa mort en 1526, Bussy revient à son fils Marc, qui épouse successivement Bonne de la Baume puis Anne de Chateauvillain; la seigneurie reste dans la famille, qui sert Henri III et Henri IV durant les guerres de la Ligue. Henri IV érige la seigneurie en baronnie en mai 1595. Bénigne, héritier en 1617, sert Louis XIII et se distingue au siège de La Rochelle en 1627, puis meurt au siège d'Alès en 1629 sans postérité. En 1659, son cousin, le comte de Neuchèze, cède la baronnie à Nicolas de la Toison, conseiller au Parlement de Bourgogne, qui défend Nicolas Fouquet lors de son procès et devient baron de Bussy. Le château passe ensuite à son fils Philippe, puis à la fille de ce dernier, Marie, qui fait construire l'église actuelle du village. Le 29 Floréal de l’an II, Marie fait marteler ses armoiries à la demande de la municipalité, puis laisse la propriété à son cousin Antoine Tanneguy le Compasseur de Courtivron, maire de Dijon puis de Bussy. Le château reste dans cette famille jusqu'en 1920, lorsque les frères Denizot, exploitants forestiers, l'achètent « à la bougie ». Les propriétaires actuels l'acquièrent en 2009 et entreprennent sa rénovation. Le site comprend, en fond de vallée, un parc arboré et un logis en U bâti sur un tertre qui barre le cours nord-sud du Drevin, partiellement dévié par un bief pour un moulin situé à droite du corps de logis; le reste de l'eau alimentait jadis les fossés en passant sous le château pour rejoindre la rivière en aval. Les communs sont situés à droite du logis et un mur en moellon entoure la propriété. Le logis, uni par un enduit et une couverture en ardoise, présente un plan régulier avec des élévations d'un à deux étages sur rez-de-chaussée et cave; il résulte de plusieurs bâtiments réunis sous une même crête en zinc, aux toits à croupe ornés d'épis de faîtage. Une tour d'escalier, dans la partie centrale du U, dessert les appartements du XIXe siècle qui communiquent avec ceux de l'aile droite. Dans la branche gauche, côté cour intérieure, le puits inséré dans le mur marque l'emplacement de l'ancienne cuisine médiévale, datée de 1482, qui présente une cheminée monumentale, un évier en pierre relié au puits extérieur et un fort pilier en bois encastré dans une épaisse table de bois. À l'étage, une réfection du XIXe siècle a laissé en place un coussiège. Toute l'aile est couverte d'une charpente en nef à double sablière haute datée de 1429. Une étude de Brigitte Colas sur le château a reçu le prix de la Recherche et des Hautes études en Auxois, remis par la Société des sciences de Semur-en-Auxois, et l'association des Amis du Château de Bussy-la-Pesle a financé en 2016 une importante recherche pour reconstituer l'histoire du site. Six gîtes ont été aménagés.