Château d'Agnou à Maule dans les Yvelines

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château de style Renaissance

Château d'Agnou

  • Rue d'Hagnou
  • 78580 Maule
Crédit photo : Spedona - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Frise chronologique

Moyen Âge central
Bas Moyen Âge
Renaissance
Temps modernes
Révolution/Empire
XIXe siècle
Époque contemporaine
1200
1300
1400
1500
1600
1700
1800
1900
2000
XIIe siècle
Construction initiale
1357
Destruction du château
1594
Construction du château d'Agnou
1793
Vente des restes du château
XIXe siècle
Changement de propriétaires
Aujourd'hui
Aujourd'hui

Patrimoine classé

Façades et toitures du château et de la tour aménagée en colombier (cad. B 806) : classement par arrêté du 31 juillet 1979

Personnages clés

Louis VI le Gros Roi de France ayant ordonné le démantèlement du château.
Charles le Mauvais de Navarre Roi de Navarre responsable de la destruction du château en 1357.
Nicolas de Harlay Surintendant des finances d'Henri IV, initiateur de la construction du château d'Agnou.
Claude de Bullion Acquéreur du château en 1638.
Nicolas-François Fréret Acquéreur des restes du château en 1793.

Origine et histoire du Château d'Agnou

Le château Saint-Vincent, dit château d'Agnou, se situe à Maule (Yvelines), au lieu-dit du Bout d'Agnou, et est classé monument historique. Dès le XIIe siècle, un château à donjon appelé Saint-Vincent s'élevait sur l'emplacement du château d'Agnou, dans le faubourg d'Agnou sur le fief des Boutigny, qui en furent propriétaires à partir du XIIIe siècle avec Hugues puis Jean de Boutigny. Le château fut démantelé sur ordre de Louis VI le Gros, puis détruit en 1357 lors du sac de la ville par Charles le Mauvais de Navarre, après quoi les barons de Maule résidèrent dans des maisons en ville. Au XVIe siècle, la situation évolua avec l'intervention de la famille Harlay de Sancy, qui acquit plusieurs fiefs de la terre de Maule entre 1578 et le début du XVIIe siècle; les Morainvillier en restèrent toutefois titulaires jusqu'en 1597, et Nicolas Harlay de Sancy obtint le titre en 1602. Le château d'Agnou, aussi appelé du Hagnou ou Balagny, fut édifié en 1594 sur l'initiative de Nicolas de Harlay, surintendant des finances d'Henri IV, qui fit assainir le marais du Bout d'Agnou pour commencer les travaux ; Henri IV y aurait probablement séjourné entre deux chasses. Seule subsiste aujourd'hui une aile d'environ 60 mètres et un pigeonnier, alors que le fondateur projetait un vaste quadrilatère flanqué de quatre tours rondes. Par son mariage avec Marie Moreau et l'acquisition de la terre de Grosbois, puis la construction d'un autre château à Grosbois, Nicolas de Harlay semble avoir laissé inachevé le projet d'Agnou. Les héritiers durent finalement vendre : le château passa en 1638 à Claude de Bullion, puis appartint, à la Révolution, au marquis de Boisse, contraint à l'exil; les révolutionnaires mutilèrent l'édifice, dont les restes furent vendus en 1793 à Nicolas‑François Fréret avant d'être récupérés par le marquis en 1812. Au XIXe siècle, la propriété appartint à la famille de Maule Plainval, puis, en 1876, à la famille Balagny. Transformé en hospice pendant la Première Guerre mondiale, occupé par la Wehrmacht lors de la Seconde, puis abandonné dans les années 1960, le château a été sauvé par de nouveaux propriétaires dans les années 1970 et retrouve progressivement son visage du XVIe siècle; il est aujourd'hui une copropriété privée et a servi de lieu de tournage pour le film Écoute voir (1979) de Hugo Santiago avec Catherine Deneuve. Le colombier, tour cylindrique en pierre du XVIe siècle, compte plus de 3 200 boulins et pouvait recevoir plus de 6 000 pigeons, ce qui en fait l'un des plus grands d'Île‑de‑France et l'un des plus anciens de France; le privilège seigneurial d'élevage des pigeons étant aboli en 1790, il se vida définitivement et abrite aujourd'hui des chouettes et une famille de faucons crécerelles. Les vastes jardins, qui étaient ouverts au public par des allées et des passerelles, comprenaient autrefois un potager, un vivier, une serre, un bassin, une île et une grotte artificielle, qui ont aujourd'hui disparu. L'aile unique d'environ 60 mètres, partiellement reconstruite au XVIIe siècle, présente une façade régulière couronnée de hautes lucarnes à fronton triangulaire; au rez‑de‑chaussée se voient des voûtes d'arêtes et un escalier en pierre descend vers les jardins. Le soubassement du pavillon d'angle, de plan losangé, porte une terrasse bordée d'un encorbellement qui simule des mâchicoulis, tendance architecturale de la fin du XVIe siècle que l'on retrouve notamment à Ormesson et à Grosbois. Enfin, Nicolas Harlay de Sancy acheta en 1570 le diamant dit « Sancy » de 55 carats; ce diamant, après plusieurs ventes et legs, fut placé sur les couronnes de Louis XV et de Louis XVI, servi de bijou à Marie‑Antoinette, et se trouve depuis 1979 dans les collections du musée du Louvre, exposé dans la galerie d'Apollon.

Liens externes