Origine et histoire
Le château d'Aguesseau se situe sur la commune de Trouville-sur-Mer (Calvados), en Normandie, et est partiellement inscrit au titre des monuments historiques. Bâti sur une terrasse dominant la vallée de la Touques, il domine la grande côte qui mène à Saint-Gatien, à la sortie de Trouville.
Le bâtiment actuel succède au manoir seigneurial de Trouville, propriété de la famille de Nollent. Il a probablement été construit au début du XVIIe siècle par Robert de Nollent, fils d'Élie de Nollent et de Jehanne d'Harcourt. En 1698, Marie Madeleine Angélique de Nollent épousa Jean de Nollent, marquis d'Hébertot ; leur fille Françoise Marthe Angélique de Nollent (1704-1785) transmit la propriété à la famille Daguesseau par son mariage en 1729 avec Henri François Daguesseau (1698-1764), fils du chancelier Henri François d'Aguesseau (1668-1751), et le château prit dès lors le nom d'Aguesseau. Les Nollent conservèrent la seigneurie jusqu'à la Révolution ; en 1791 Nicolas Jacques de Nollent vendit le domaine qui fut divisé et dont le château passa entre huit mains différentes avant d'être acquis par Adélaïde Pimbert, fille de Louis Pimbert, maire de Trouville, épouse Guettier, qui deviendra également maire en 1830. Après son décès, en 1828, le château est revendu en 1836 à la suite de sa succession et devient la propriété du comte Nicolas Guy du Val d'Angoville.
En 1841, le séjour en famille du ministre des Affaires étrangères François Guizot valut au lieu le surnom de « villa Guizot ». Successivement propriété de M. Vallée puis cédée en 1851 à M. de Varin, elle fut rapidement acquise par le 3e prince Lucien Murat (1803-1878), qui la conserva de 1853 à 1857 et fit construire d'importantes écuries ainsi que deux ailes basses couvertes en terrasse. En juin 1857, le château et ses douze hectares furent achetés par Hippolyte Guillaume Biesta, premier directeur du Comptoir national d'escompte, pour 168 000 francs. La propriété passa ensuite à la fille de son premier mariage, Fanny Biesta, née Tixier (1829-1901), puis à son fils Georges Philippes de Kerhallet (1851-1911), qui la vendit en 1922 à Georges du Mesnil (1856-1932). Le château revint enfin à la fille de ce dernier, la baronne Léonce de Curières de Castelnau, dont la famille est toujours propriétaire.
De style Louis XIII, le château se compose d'un corps de logis élevé sur deux niveaux et surmonté d'un haut comble. Aux quatre angles, des petites tourelles en encorbellement reposent sur des culots moulurés, et deux ailes d'un seul niveau ont été ajoutées en prolongement du corps principal.
Le site naturel formé par le château et ses abords a été classé en 1964. Les façades et toitures du château, la terrasse et son mur de soutènement, les façades et toitures des écuries ainsi que la grande serre ont été inscrites au titre des monuments historiques par arrêté du 24 février 1995.