Château d'Allègre-les-Fumades dans le Gard

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château fort

Château d'Allègre-les-Fumades

  • Hameau d'Allègre
  • 30500 Allègre-les-Fumades
Château dAllègre-les-Fumades
Château dAllègre-les-Fumades
Crédit photo : Viragekev - Sous licence Creative Commons
Propriété privée ; propriété de la commune

Période

Moyen Age

Patrimoine classé

Ruines du château, de l'enceinte et ancien habitat (cad. B 901 à 912) : inscription par arrêté du 25 juillet 1997

Origine et histoire du Château d'Allègre-les-Fumades

Le château d'Allègre, ancien château fort aujourd'hui en ruine, se dresse sur la commune d'Allègre-les-Fumades (Gard, Occitanie). La première mention du castrum d'Alegrio remonte à 1163, lorsque Bernard de Ferreyroles rendit hommage à Bernard Pelet, baron d'Alès. En 1211, un parchemin de Philippe Auguste indique que le castrum de Allegrio appartient à plusieurs familles seigneuriales qui se partagent le domaine sous la suzeraineté de l'évêque d'Uzès. En 1313, Guillaume de Randon, seigneur dominant, reçoit l'hommage de huit coseigneurs : Jaussin de Naves, Pierre Jourdan, Pierre Guilhem Bérard, Raymond de Guilhefred, Guerin, Raymond d'Allègre, Raymond de Cadoine et Bernard del Puech. En 1314, la part principale de la seigneurie passe à la famille de Budos, qui la conserve jusqu'à son extinction à la fin du XVIIe siècle ; le patrimoine revient ensuite au prince de Conti, descendant d'Henriette de Budos, duchesse de Montmorency. En 1780, ce qui subsistait du domaine d'Allègre est vendu à Jacques-Marcellin-Denis de Bérard, vicomte de Montalet.

Situé à 275 mètres d'altitude et visible à quinze kilomètres, le castrum s'étend sur un hectare et demi et domine la moyenne vallée de la Cèze, offrant un large panorama sur les Cévennes et le Mont Bouquet. Deux chemins permettent d'accéder au site : le chemin ouest, depuis La Bégude via le Mas d'Allègre, traverse les ruines du village et débouche près de la maison Loubier ; le chemin est, ancien chemin royal d'Uzès à Saint-Ambroix, rejoint le parking en contrebas sur la route vers Lussan. Les deux itinéraires se rejoignent à proximité des vestiges de l'enceinte basse et de la maison Loubier, ancienne tour du XIe siècle fortement remaniée et occupée jusqu'en 1906 par un habitant nommé Loubier. Le porche d'entrée, daté des XIVe–XVe siècles, est accolé à l'ouest à la chapelle romane du XIe siècle, elle-même surmontée d'une courtine des XIVe–XVe siècles. L'enceinte ouest, percée de trois ouvertures, donne sur la maison Laurent Vincent, première maison du village en contrebas ; cette demeure comporte des parties datées des XIIe et des XVIIe–XVIIIe siècles. La tour sud, partiellement ruinée, est bâtie en surplomb de la falaise.

En bordure de la falaise sud, l'ensemble palatial constitue l'édifice majeur de la forteresse : il comprend une quinzaine de pièces — pièces de vie, salles de garde, locaux de service et espaces de production et de stockage — et montre des phases de construction et d'aménagement sur deux siècles, une partie des installations étant enfouie. On observe aussi les vestiges d'une maison sud-est ; à l'extrémité est, la maison noble est subsiste mais présente des fissures dans les murs nord. Le bâtiment nord, daté du XIIe siècle et composé d'une tour carrée et d'une salle adjacente, a été mis au jour en 2004. La tour nord-est, de section rectangulaire, est encore dressée et présente un appareillage remarquable ; elle est accolée à une construction plus étroite au plan irrégulier. Entre cette tour et la maison Loubier, une courtine aveugle des XIVe–XVe siècles intègre un ensemble de bâtiments remaniés jusqu'au début du XXe siècle. Le plan d'ensemble réalisé par Sophie Aspord-Mercier facilite l'orientation sur le site, et des tables d'orientation, au bord de la maison Laurent Vincent, permettent d'identifier les éléments paysagers : le château occupe une position élevée d'où l'on distingue de nombreux massifs tels que le Pic Saint-Loup, le Mont Mézenc et plusieurs oppidums.

Les ruines du château d'Allègre sont inscrites au titre des monuments historiques par arrêté du 25 juillet 1997.

Liens externes