Château d'Amfreville dans la Manche

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château Médiéval et Renaissance

Château d'Amfreville

  • Rue de la Rosière
  • 50480 Amfreville
Crédit photo : Bertrand LEROUX - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

XIVe siècle, XVe siècle, XVIe siècle

Patrimoine classé

Poterne, chapelle, bâtiment attenant à la chapelle (cad. B 91) : inscription par arrêté du 30 mars 1965

Origine et histoire du Château d'Amfreville

Le château d'Amfreville est une ancienne demeure fortifiée dont la fondation remonte à l'époque de Guillaume le Conquérant. Il se situe dans le Bauptois, en bordure du marais du Clos du Cotentin, rue de la Rosière, à environ 800 mètres au nord-est de l'église Saint‑Martin d'Amfreville, dans la commune nouvelle de Picauville (Manche). Implanté en lisière de marais, il profite des crues annuelles de janvier-février pour remplir ses douves. On y accède par une avenue privée carrossable longue d'environ 900 mètres qui aboutit à la porterie.

Les constructions visibles aujourd'hui datent principalement des XIVe et XVe siècles, avec des remaniements aux XVIe et XVIIIe siècles et quelques apports du XIXe et du XXe siècle. De l'ensemble féodal primitif subsistent notamment la poterne d'entrée, une partie du corps de logis et la chapelle voûtée d'ogives. Après la Révolution, une grande partie du château fut abandonnée puis détruite ; les communs ont été en partie reconstruits au XXe siècle.

La porterie, châtelet d'entrée flanqué de deux hautes tours rondes coiffées en poivrière et couvertes d'ardoises, est datée de la fin du XVe ou du début du XVIe siècle. Elle est percée d'une grande porte charretière voûtée et conserve les rainures d'un ancien pont-levis ; l'étage abrite une salle des gardes éclairée par une large fenêtre à meneaux. L'enceinte castrale, de forme amandée et entourée de douves partiellement asséchées, présente des vestiges médiévaux mais les logis et dépendances ont surtout été remaniés au XVIIIe siècle.

Dans la cour se trouvent deux logis. À gauche de la poterie, un logis rectangulaire d'un étage, peut‑être construit vers 1740 par l'architecte Louis Dacier, est accolé à une ancienne tour ronde et présente des pilastres en pierre de taille. Le logis principal, attribué au XVIe siècle, occupe le fond de la cour, côté est, bordé de douves en eau ; il est éclairé de grandes fenêtres à croisées et de trois lucarnes à fronton arrondi couronnées de petits clochetons. Une tour polygonale abrite un escalier qui fait la jonction avec une chapelle gothique de la fin du XIVe siècle, autrefois dédiée à Notre‑Dame‑de‑la‑Coudre et aujourd'hui désaffectée ; la chapelle présente une façade à galbe plat, contreforts inégaux, une porte à accolade et une baie gothique qui devait autrefois recevoir une verrière. Un imposant colombier complète l'ensemble.

La seigneurie d'Amfreville a appartenu successivement aux familles de Reviers (Richard de Reviers en 1089, Guillaume de Reviers en 1226), à Guillaume Avenel des Biards (1329), puis, par alliances, aux familles de Tardes et de Mouy aux XVe–XVIe siècles. Après l'achat de la seigneurie en 1604 par Jacques Poërier, le fief fut élevé en baronnie par lettres patentes en janvier 1615 ; la famille Poërier vendit le domaine en 1652 à Pierre Davy. La seigneurie fut érigée en marquisat en 1686 en faveur de Charles‑François Davy d'Amfreville. La famille du Mesnildot hérita du domaine en 1780 et, après la Révolution, le château connut des abandons et destructions avant d'être racheté au XIXe siècle par la famille de Sesmaisons.

La poterne, la chapelle et le bâtiment attenant à la chapelle sont inscrits au titre des monuments historiques par arrêté du 30 mars 1965.

Liens externes