Origine et histoire du Château d'Ampoigné
Le château de la Cour, également appelé château d'Ampoigné, se dresse à l'entrée est de la commune d'Ampoigné (Mayenne), à quelques pas de l'église paroissiale. Le site est fortifié dès le XIIIe siècle et la localité a conservé le nom de ses premiers seigneurs, dont les armes étaient d'argent fretté de gueules à six pièces. Au début du XVIIe siècle, la famille d'Héliand fait édifier un nouveau château doté d'un pavillon et d'un escalier monumental, puis un logis indépendant agrandit l'ensemble au XVIIIe siècle. L'édifice présente deux tourelles rondes flanquant le portail, un corps de logis à rez-de-chaussée, étage et combles, un fronton triangulaire précédé d'un escalier à double rampe et, à l'intérieur, un escalier monumental avec un arc rampant original au rez-de-chaussée. Les deux parties principales ont été inscrites au titre des monuments historiques le 26 janvier 1987. La seigneurie d'Ampoigné a appartenu successivement aux familles d'Ampoigné, Chéorchin, La Tour-Landry, de Maillé de la Tour-Landry, puis d'Héliand, avant de devenir la propriété de la famille de Champagné en 1885. La famille d'Ampoigné porta le nom et la terre du XIe siècle jusqu'au milieu du XIIIe siècle ; son seigneur devait foi et hommage à Château-Gontier et assurait quarante jours de garde à la porte Saint-Rémy avec son entourage. Vers 1250 la terre passa aux Chéorchin, qui la transmirent ensuite par héritage à Jeanne Chéorchin, mariée à Jean de Quatrebarbes. Aux XIVe et XVe siècles, la seigneurie fut liée aux familles de Quatrebarbes et de La Tour-Landry, puis revint à la maison de Maillé par mariage, qui conserva le nom et la terre. Les Maillé de la Tour-Landry rendirent aveu aux XVIe siècle mais la terre fut saisie en 1595 à la suite d'un procès et de difficultés financières familiales. En 1609, Jean d'Héliand, secrétaire du roi, acquit la seigneurie ; ses descendants, souvent appelés d'Ampoigné, la conservèrent ensuite. Parmi eux, René d'Héliand, officier de carrière, se retira à Ampoigné après des services militaires et fut inhumé avec ses épouses dans l'église Saint-Jean-Baptiste d'Ampoigné. La famille d'Héliand posséda plusieurs seigneuries et domaines en Mayenne et de nombreux membres eurent des carrières militaires ou des alliances avec d'autres familles nobles. Au XVIIe siècle, une rumeur évoqua une mine d'or dans le puits du château : en 1688 Jean Leroux affirma avoir remonté une écuelle contenant un sable mêlé de minerai aurifère et envoya un échantillon à l'intendant de Tours. Le contrôleur général en fut informé, mais la découverte ne donna pas de suite ; il a été suggéré que le matériau observé pouvait être du sulfure de fer au reflet doré.
