Origine et histoire du Château d'Ampuis
Le château d'Ampuis occupe un site d'origine gallo-romaine et se développe autour d'une maison forte mentionnée dès le XIVe siècle, transformée aux XVIe et XVIIe siècles en demeure seigneuriale et remaniée au XVIIIe siècle, avec quelques modifications intérieures au XXe siècle. Il se situe sur la commune d'Ampuis, à l'est du département du Rhône, sur la rive droite du Rhône, au pied du vignoble de Côte-Rôtie. L'édifice fait l'objet d'une inscription partielle au titre des monuments historiques par arrêté du 22 juillet 1996 ; sont protégés le château lui‑même, la chapelle, le portail d'entrée à colonnes antiques et fronton, ainsi que le jardin devant le château, y compris le mur de soutènement de la terrasse sur le Rhône et le belvédère. Dès l'Antiquité est attestée la villa d'Ampucius, puis la présence de seigneurs locaux à différentes époques ; la seigneurie a été détenue successivement par plusieurs familles, parmi lesquelles les Maugiron, puis les Harenc de la Condamine, les Cholier de Cibeins, et d'autres propriétaires jusqu'à la famille Guigal. La maison de Maugiron a laissé une longue filiation de seigneurs dont certains sont nommés dans les archives, tandis que Louis Hector Melchior Marie Harenc acquiert le domaine au milieu du XVIIIe siècle. Par la suite le domaine passe entre diverses mains — parmi lesquelles Laurent Gabriel Léonor Cholier de Cibeins, la famille Fustier, la famille Troussier — avant d'être acquis au début de 1995 par la famille Guigal, qui en fait son siège social et entreprend des travaux de restauration entre 1995 et 2006. Du « château haut » situé à la Garde il ne reste rien ; du « château bas » d'origine subsistent deux des quatre tours rondes. Le corps principal, long rectangle orienté nord-est/sud-ouest, date du milieu du XVe siècle et conserve des plafonds « à la Serlio » au rez-de-chaussée et « à la fougère » au premier étage. Un donjon circulaire s'appuie au nord-est, un pavillon flanque le côté sud-ouest et forme avec le corps principal un plan en « L » ; le logis est remanié entre 1592 et 1622 dans un goût classique. Le colombier, édifié en 1653, a été transformé au XIXe siècle en chapelle ; l'escalier principal et celui de l'aile sud datent de 1640 et des portes‑fenêtres sont percées en 1748. La toiture à double pente en tuiles plates a été refaite au XIXe siècle et les fossés ont été remblayés au XXe siècle. Divers bâtiments parallèles à l'aile sud complètent l'ensemble ; face au corps principal s'étendent des jardins à la française sur une terrasse donnant sur le Rhône, réaménagés vers 1935, avec un belvédère à l'angle ouest, tandis qu'un jardin à l'anglaise occupe la partie nord du domaine. Le château, ses tourelles et le portail sont ornés d'armoiries liées aux familles qui se sont succédé : Maugiron, Harenc de la Condamine, Cholier de Cibeins et Guigal, dont les blasons sont mentionnés dans les sources héraldiques. Les archives des familles de Maugiron et d'Harenc de la Condamine sont conservées aux Archives du département du Rhône et de la métropole de Lyon, tandis que celles de la famille Cholier de Cibeins se trouvent aux Archives municipales de Lyon. Parmi les références bibliographiques figurent F. Anselme (Le palais de l'honneur, 1663), Jean Antoine de La Tour de Varan (Études historiques sur le Forez, 1854) et Borel d'Hauterive (Annuaire de la noblesse de France, 1856).