Origine et histoire du Château d'Andelot
Le château d'Andelot, situé à Andelot‑Morval dans l'actuel département du Jura, est une ancienne demeure seigneuriale construite au XIIe siècle. Jusqu'à la Révolution, il présentait l'allure d'une vaste forteresse médiévale : l'accès au donjon se faisait par des ponts‑levis et trois portes flanquées de tours, ouvrant sur trois enceintes successives protégées par de larges fossés, l'une des tours de la dernière porte servant de prison. Lors de la Grande Peur, en juillet 1789, les paysans du village incendièrent le château et détruisirent les chartes de servitude ainsi que les archives seigneuriales. Aujourd'hui, il ne subsiste que le donjon et la troisième entrée datée du XIVe siècle, cette dernière étant inscrite aux monuments historiques depuis 1926. De sa construction jusqu'aux années 1660, la seigneurie appartint à la puissante famille de Coligny, puis passa à Gilbert V de Langheac par son mariage avec Barbe de Coligny, marquise d'Andelot. En 1702, leur petit‑fils Marie‑Roger vendit la propriété à Joachim Guyénard, président au Parlement de Besançon ; la famille Guyénard la conserva jusqu'à la Révolution avant d'émigrer aux États‑Unis. Confisqué, le château fut vendu comme bien national en 1807 à la famille Viot, qui le garda jusqu'en 1924. La même année, des descendants des émigrés Guyénard, Ferdinand Lammot Belin et son cousin Pierre S. du Pont, rachetèrent et restaurèrent la propriété ; elle a été transmise à leurs descendants, qui en sont toujours propriétaires. En 1938, le château accueillit le duc de Windsor et plusieurs ambassadeurs, dont celui du Japon, pour une affaire diplomatique, et, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, il servit de refuge aux Alliés venus libérer le territoire français.