Origine et histoire du Château d'Anizy
Le château d'Anizy est un manoir fortifié du XVIe siècle, édifié sur les bases d'une maison forte du XIIe siècle, situé sur la commune de Limanton, dans la Nièvre, au sud du bourg. Le site a été occupé sans interruption depuis l'époque gallo‑romaine, comme l'ont montré des sondages archéologiques de 1991 qui ont mis au jour des niveaux d'inhumation des VIIIe‑IXe siècles et le sol d'une construction du XIIIe siècle, ainsi que des fondations situées entre les fossés et le parvis datées de la période gallo‑romaine et du haut Moyen Âge. Le château actuel a été établi au début du XVIe siècle par Charles et Hector du Frasnay sur les vestiges de la maison forte qui protégeait le passage à gué de l'Aron et tirait des revenus de péages. Le fief, érigé en baronnie, relevait des ducs de Nevers et du seigneur de Châtillon‑en‑Bazois ; il appartint successivement à la maison d'Anisy, puis aux familles de La Tournelle, de Chandou et, vers 1450, aux Frasnay. En 1571, Charles de Frasnay fit rebâtir une tour en réutilisant les pierres d'une vieille tour, « ronde par le dehors et carrée par le dedans », et en 1621 Hector de Frasnay ajouta un pavillon doté de cheminées. La seigneurie fut réunie à la terre de Vandenesse par Louis du Bois de Fienne en 1666 ; elle fut saisie sur Marie Edmée de Frasnay, épouse de Joachim de Villers‑la‑Faye, puis adjugée en 1673 à Louis du Bois de Fiennes, marquis de Givry et de Vandenesse. Les façades et toitures, l'escalier à vis en bois de la tour d'entrée et la cheminée de la salle à manger au rez‑de‑chaussée sont classés au titre des monuments historiques depuis le 7 juillet 1980. Le château est installé sur une motte entourée de fossés alimentés par l'Aron, franchis autrefois par deux ponts‑levis ; une description ancienne précise que la rivière servait de fosse au château et qu'un pont‑levis permettait d'entrer dans la basse‑cour. La motte était enfermée de murailles ; à l'intérieur se trouvaient l'église paroissiale à nef rectangulaire et chœur à chevet plat, qui fut transformée en grange à la Révolution et épargnée, ainsi que les communs, granges, étables et deux colombiers. L'ensemble a ensuite été affecté à l'usage agricole : les murailles ont été démolies, les ponts‑levis supprimés et les douves comblées. Seule subsiste une tour ronde, trapue, reliée au logis par une courtine ; le logis, de plan carré, est flanqué au sud par une tour ronde percée de poivrières. On accède à la porte cintrée, surmontée d'un fronton triangulaire, par un escalier de neuf marches et un perron évasé défendu par un assommoir ; cette porte donne sur un escalier à vis et conserve des ouvertures pour couleuvrines et mousquets. Parmi les deux cheminées monumentales qui ornaient l'intérieur, l'une a été transférée au château de Vandenesse. Le château est une propriété privée et ne se visite pas.
