Origine et histoire du Château d'Ansouis
Le château d'Ansouis, situé sur un piton rocheux dominant le village et la vallée d'Aigues dans le Vaucluse, voit ses origines remonter au Xe siècle ; l'édifice a été édifié et progressivement agrandi à partir du début du XIIIe siècle. En 1383, il se composait d'un donjon rectangulaire de trois étages, de quatre corps de logis, d'un corps annexe et d'une chapelle, le tout enfermé dans une enceinte fortifiée étroite. Le donjon fut partiellement détruit au XVe siècle ou au début du XVIe siècle, et l'enceinte disparut au cours du XVIe siècle, remplacée par la première fortification du village. Le grand corps de logis sud fut édifié en plusieurs campagnes, la première en 1614 par les maçons Jean Brun et Achille Leaumont, une seconde en 1633 par Daniel Sadalian, et son achèvement intervint après 1641 ; J.J. Gloton attribue le dessin de l'élévation antérieure à Jean Lombard. Des modifications des façades, des décors intérieurs et des jardins ont été réalisées au XVIIIe siècle, puis quelques transformations eurent lieu après le rachat en 1836 par le duc de Sabran, notamment la couverture d'une cour, la construction d'une nouvelle chapelle aujourd'hui détruite, l'édification du portail d'entrée et le réaménagement des jardins. Le site appartint successivement aux familles de Forcalquier puis de Sabran ; il a été classé monument historique par arrêté du 10 mai 1948 à la demande de la duchesse de Sabran-Pontevès. À la suite d'un différend familial datant de 1973, le château fut mis en vente à la bougie le 29 octobre 2007, avec une surenchère enregistrée de Pierre Cardin, puis acquis par les propriétaires actuels lors d'une seconde vente en janvier 2008. Sur le plan architectural, la forteresse médiévale, munie de tourelles, remparts et créneaux, a été transformée en château de plaisance à la fin des guerres de Religion, de sorte que l'édifice présente des éléments médiévaux et des aménagements de la Renaissance. La partie médiévale comprend l'entrée et l'escalier d'honneur, la salle du puits, la prison, la cuisine avec offices et celliers, la salle d'armes, le donjon et la chapelle ; le hall d'entrée et l'escalier forment un espace d'environ 40 m² donnant sur l'esplanade, le logis des gardiens, à droite, constitue un appartement d'un peu moins de 90 m² avec hall, cuisine voûtée, trois chambres et sanitaires, et, à gauche, une salle voûtée d'environ 40 m² s'ouvre sur l'esplanade ; plusieurs pièces en entresol abritent cave(s), salle d'armes, la salle du puits, la chapelle et la prison. Le logis seigneurial de style Renaissance comprend des appartements, des salons et des salles à manger d'apparat. Les jardins, aménagés sur les terrasses de l'ancienne forteresse et élaborés à la française, comportent un jardin principal dit « jardin de la duchesse » situé face à sa chambre et mesurant 227 m². La documentation photographique répertorie de nombreux éléments remarquables : le portail médiéval d'entrée, le blason d'entrée, l'accès mêlant éléments du XVIIe siècle et vestiges médiévaux, des renfoncements défensifs et canonnières, les montées vers le logis et les jardins, ainsi que diverses vues du rempart, de l'église attenante et du rocher du château.