Période
XVe siècle, XVIe siècle, XVIIe siècle, XVIIIe siècle, XIXe siècle
Patrimoine classé
Le château en totalité, y compris ses intérieurs avec leurs décors (cuisine, salles basses, salon, salle à manger, billard, escalier d'honneur, chambres) (cad. A 532) : inscripption par arrêté du 7 avril 2008
Origine et histoire du Château d'Anterroches
Le château d'Anterroches, situé dans la vallée de l'Alagnon (commune de Murat) mais historiquement rattaché au Valagnon (Laveissière), est un édifice médiéval connu notamment pour avoir accueilli Joseph Charles Alexandre d'Anterroches, célèbre pour les citations « Messieurs les Anglais, tirez les premiers ! » et « Impossible n'est pas français ». À l'origine une ferme fortifiée pouvant remonter au XIIIe siècle, il reçoit au début du XVe siècle un donjon rectangulaire, un logis à l'est flanqué d'une tour d'escalier au sud et d'une tour ronde à l'est, ainsi qu'une construction basse reliée au corps principal par une arche, abritant l'ancienne chapelle et le four à pain à abside. Une aile ouest est ajoutée au donjon au XVIIIe siècle. À la fin du XIXe siècle, l'édifice est fortement remanié dans le style troubadour, avec créneaux, échauguettes et fenêtres à meneaux, puis restauré et réaménagé de 1890 à 1906 par l'architecte Jean Delpirou : l'aile ouest est rhabillée en néogothique et les superstructures des autres bâtiments sont réparées. Un escalier d'honneur en bois est installé dans la partie nord du donjon, sous un plafond à solives du XVe siècle orné de frises à entrelacs; les pièces du rez-de-chaussée reçoivent des décors variés, dont une salle à manger avec cheminée néo‑XVIIe et un grand salon doté d'une cheminée en bois néo‑Renaissance. Au second étage, la nouvelle chapelle reprend des vestiges du retable baroque de la chapelle primitive. Le château est attesté au XIIIe siècle et, selon certaines sources, aurait appartenu à la famille du Chambon avant de passer par dot de Juliane du Chambon à Jean de Laire en 1478, puis d'être cédé à Jean de Traverse qui prend le nom d'Anterroches ; les modalités précises de cette transmission restent incertaines. Une autre hypothèse fait intervenir la mère de Jean de Traverse, Hélène du Trieu du Chambon, fille de Guillaume du Chambon, seigneur du Chambon à Paulhac. La famille Traverse, noble de Murat et connue depuis 1205, a fourni plusieurs médecins du roi, ce qui complique la généalogie : d'après certains travaux, le père de Jean de Traverse serait Guillaume de Traverse d'Anterroches, médecin du roi Louis XI en 1473, garde des sceaux de la vicomté de Murat et seigneur de Bressoles ou de Bressanges, son grand-père Pierre d'Anterroches de Beynac et son arrière-grand-père Armand d'Anterroches de Paulhac. La branche issue de Jean de Traverse s'éteint au début du XIXe siècle avec le décès sans enfant d'Auguste de La Rochelambert, veuf de Louise‑Marthe‑Catherine d'Anterroches, dernière représentante; le domaine est alors racheté par Jacques de Brives, seigneur de Peyrusse. De son mariage en 1809 naît Eugène de Brives de Peyrusse, dit comte d'Anterroches, receveur des impôts à Murat et membre de la société cantalienne ; n'ayant qu'une fille sans postérité, il vend le château en 1856 à son neveu éloigné Louis‑François d'Anterroches, dit baron de Peyrusse, qui, marié à Fanny Brugerolle de Fraissinette, a au moins deux fils, Henri et Louis, et dont les descendants conservent le château jusqu'à nos jours. Visible depuis la route qui longe la vallée, le château n'est pas ouvert aux visites.