Château d'Antigny à Foissy en Côte-d'or

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château

Château d'Antigny

  • Château d'Antigny
  • 21230 Foissy
Crédit photo : Bildoj - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

XIIe siècle, XIVe siècle, XVe siècle, 1er quart XVIIe siècle

Patrimoine classé

Bâtiments en totalité et sols, y compris le jardin à la française, la charmille et les terrasses (cad. C 274 à 276) : classement par arrêté du 18 octobre 1993

Origine et histoire du Château d'Antigny

Le château d'Antigny, situé au lieu-dit Antigny-le-Château sur la commune de Foissy (Côte-d'Or), est daté du XIIe siècle avec des adjonctions aux XIVe, XVe, XVIIe et XVIIIe siècles et a été classé monument historique en 1993. Il domine le hameau d'Antigny-le-Château et se trouve à environ 7 km à l'est d'Arnay-le-Duc ; l'accès se fait au sud-ouest par une grille et une allée bordée d'arbres après un chemin vicinal. Les éléments les plus anciens, datés du XIIe siècle, se situent au nord-est, parallèlement au château actuel, et comprennent une tour quadrangulaire en ruine et des murs d'épais parements. L'édifice a un plan en losange ; la pointe sud est marquée par une grosse tour ronde du XVe siècle en moyen appareil, pourvue de mâchicoulis et d'un toit conique. Cette tour est accolée à un corps de logis du XVIIIe siècle, anciennement écuries, et à une chapelle dont la nef simple constitue, avec le corps de logis, le côté sud-est. Le côté sud-ouest, où se trouve l'entrée, est occupé par un petit bâtiment à étage unique implanté à l'emplacement d'anciennes courtines et d'une tour porche, tandis que les faces orientales sont bordées de bosquets. Le corps de logis principal, daté de 1624 et situé au nord-ouest, est prolongé par une terrasse donnant sur un jardin à la française divisé en six compartiments herbeux égaux et entouré d'arbustes taillés en topiaire. Le domaine comprend par ailleurs vergers et champs et s'étend sur 48 562 m2, soit près de cinq hectares. Hors les murs, deux anciennes métairies ont été reconverties en locations saisonnières. L'intérieur du corps de logis principal comporte six chambres à thème, dont une chambre bleue et une chambre en toile de Jouy, un petit salon abritant un piano Pleyel de première production, un grand salon doté d'une cheminée monumentale (1680) et une bibliothèque où Royall Tyler aimait écrire. Depuis 1923 la famille Tyler a rénové la demeure et adapté ses équipements : on y voit un téléphone de 1923 dans le petit salon et la maison dispose aujourd'hui d'équipements multimédias et d'Internet à l'usage des résidents. Les salles de bains témoignent aussi de cette évolution ; l'une contient une baignoire à pieds d'époque et une autre un ancien modèle de douche, tous deux en état de fonctionnement. L'histoire documentée débute en 1116 par la mention d'Eudes, grand sire d'Antigny et vicomte de Beaune. La seigneurie appartint d'abord à la famille d'Antigny, passa ensuite à Philippe de Montagu puis par mariage à Thierry de Montbéliard, et, jusqu'en 1477, aux maisons de Noyers, La Trémouille, Vergy et Pontailler par partages ou alliances. En 1477 Claude de Toulongeon, seigneur d'Antigny, perdit le château après avoir pris parti pour Marie de Bourgogne contre Louis XI. Par la suite la propriété changea encore de mains, parmi lesquelles figurent les familles Pontailler, Dinteville et Vienne. De 1651 à 1803 le château appartint aux Damas, la lignée se poursuivant jusqu'à Jacques-François de Damas, et Claude de Damas du Breuil fut élevé au titre de marquis d'Antigny en 1654. La notice récapitule ensuite une succession complexe de mariages et d'héritages liant les maisons de Vienne, Damas et d'autres branches, qui conduit à la lignée des Damas d'Antigny. Vers 1803 le propriétaire Perrier laissa la demeure se détériorer ; de 1818 à 1876 elle appartint à François Cassien Tainturier, maire de Foissy, puis plusieurs propriétaires éphémères se succédèrent à partir de 1877 et, vers 1910, l'agriculteur Augustin Charlot y entreposa du grain. En 1912 Royall Tyler, Américain, et sa femme Elisina Tyler (née comtesse Elisina Palamidessi de Castelvecchio), italienne de naissance, s'éprirent du château ; mis en vente par la commune en 1922, il fut acquis par les Tyler en 1923 pour moins de trois mille dollars. Les Tyler firent du lieu un foyer intellectuel, y rassemblèrent des objets byzantins, Royall Tyler y écrivit et Elisina y reçut notamment Edith Wharton, qui y laissa quelques objets personnels ; leur chauffeur, Henry Clark Smith, fut au service des Tyler de 1937 à 1978. Pendant la Seconde Guerre mondiale Royall Tyler résida à Genève tandis qu'Elisina resta au château ; grâce à son statut et à son caractère, elle parvint à empêcher le pillage et fit de la demeure un lieu d'entraide pour le voisinage ; le résistant Jean Nasica s'y rendit et, en décembre 1941, menacée d'arrestation, Elisina s'enfuit en Suisse pour rejoindre son mari. Le château servit aussi de cache pour au moins un aviateur allié, acheminé en lieu sûr par Henry Clark Smith. Après la mort de son père en 1953 William Royall Tyler prit la charge du domaine ; à la fin 2003 Mathilda Eve Thompson, sa fille, en devint la détentrice à la suite du décès de William. L'ensemble du château, son mobilier et ses espaces verts est classé au titre des monuments historiques par arrêté du 18 octobre 1993 ; en 2003 le château n'était pas ouvert à la visite et était destiné à la location de vacances sous la responsabilité d'un régisseur.

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