Château d'Apremont à Arthel dans la Nièvre

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château de style Classique

Château d'Apremont à Arthel

  • 72 Le Bourg
  • 58700 Arthel
Crédit photo : Chau7 - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

4e quart XVIe siècle, XVIIIe siècle, XIXe siècle

Patrimoine classé

Chambre-salon au rez-de-chaussée de la tour d'angle circulaire nord-ouest du château avec son décor du XVIIIe siècle ; chambre au premier étage de la même tour avec son décor du XVIIIe siècle ; chambre avec cheminée et alcôve du XVIIIe siècle au rez-de-chaussée du pavillon ; chambre avec cheminée et alcôve XVIIIe siècle au premier étage du pavillon (cad. A 885) : classement par arrêté du 28 décembre 1984 ; Façades et toitures du château, du pavillon et du colombier ; salon et son décor du XIXe siècle ; salle à manger et son décor du XIXe siècle (cad. A 885) : inscription par arrêté du 28 décembre 1984 ; Parc comprenant les terrasses et le jardin de buis au nord, l'allée plantée, les douves sèches, les portails et grilles d'entrée, les communs, l'ancienne orangerie, le bâtiment de la lingerie, le hangar et le mur de clôture du parc (cad. A 438, 440, 441, 879 à 888) : inscription par arrêté du 9 décembre 1994

Origine et histoire du Château d'Apremont

Le château d'Arthel, souvent appelé à tort « château d'Apremont », se situe au bourg d'Arthel dans la Nièvre ; installé sur un promontoire rocheux à proximité de l'église, il est une demeure du XVIe siècle entièrement remaniée au XVIIIe siècle sur l'emplacement d'un ancien château-fort. Propriété privée, il se visite sur rendez‑vous.

L'ancienne seigneurie appartint d'abord aux évêques de Nevers, passa à la maison d'Arthel au XIIIe siècle, puis en 1378 à Guillaume de Lamoignon ; dans la seconde moitié du XVe siècle la terre fut partagée entre la maison de Jean de Chabannes, comte de Dammartin, et Philibert de Boutillat, trésorier général de France. En 1584 Imbert de Paris, gentilhomme de l'hôtel d'Henri III, fit édifier les deux grosses tours de la façade nord. En 1722 François Guynet, conseiller d'État, fit élever l'édifice sur l'emplacement des ruines du château fort ; les Fournier de Quincy, acquéreurs en 1754, l'agrandirent au XIXe siècle en y ajoutant un pavillon carré à chacun des côtés est et ouest. Le château ne possédait pas de chapelle privée : celle-ci se trouvait dans l'église paroissiale et disparut en 1875 lors de la construction de la nouvelle église.

L'accès se fait au sud par un porche en fer forgé surmonté des armes et de la couronne du marquis d'Arthel, qui ouvre sur la cour intérieure ; le château est entouré au sud d'un carré de douves sèches. Les deux grandes tours de la façade nord, datées de 1584, sont coiffées d'un lanternon octogonal dit « à l'impériale », et présentent de larges fenêtres avec chaînages à bossages chanfreinés. La tour d'angle nord‑ouest comprend au rez‑de‑chaussée un salon et au premier étage une chambre ornés de décors du XVIIIe siècle ; cet ensemble est classé aux Monuments historiques par décret du 28 décembre 1984.

Le corps de logis central, plus élevé que les ailes, est coiffé d'une lanterne octogonale à essantage d'ardoises et d'un toit à l'impériale percé d'œils‑de‑boeuf à ailerons. Au rez‑de‑chaussée et au premier étage se trouvent des chambres avec cheminée et alcôve datant du XVIIIe siècle, également classées aux Monuments historiques par décret du 28 décembre 1984. Les toitures et façades de ce pavillon, le salon et son décor du XIXe siècle ainsi que la salle à manger et son décor de la même époque sont inscrits aux Monuments historiques par le même décret ; les portes‑fenêtres des façades sont moulurées et surmontées d'une corniche, et la façade nord s'ouvre sur un perron d'escalier en fer à cheval dominant deux terrasses successives.

Les deux ailes rectangulaires avancent légèrement et sont flanquées, sur la face nord, de deux tours rondes ; elles sont couvertes d'un toit brisé, tandis que les pavillons carrés portant un toit à quatre pentes présentent des combles percés de hautes lucarnes à fronton triangulaire. Les larges fenêtres de l'ensemble comportent des chaînages à bossages chanfreinés. Le colombier, daté de 1742, comporte de nombreux boulins.

Le parc et les jardins, clos de murs et aménagés au XVIIIe siècle, comprennent au nord cinq terrasses successives dont l'une est garnie d'un labyrinthe de buis, quatre allées de tilleuls datées de 1700‑1710, un jardin potager et des pelouses à la française. L'ensemble formé par le parc, les douves sèches, les portails et la grille d'entrée, ainsi que par les communs, l'ancienne orangerie, la lingerie, le hangar et le mur de clôture du parc est inscrit aux Monuments historiques par décret du 9 décembre 1994.

Parmi les seigneurs successifs figurent les évêques de Nevers, la maison d'Arthel, Guillaume de Lamoignon, Jean de Chabannes comte de Dammartin, Philibert de Boutillat, Imbert de Paris, François Guynet, Catherine de Beaune et Pierre François Fournier de Quincy. Les armoiries associées au château comprennent celles des évêques de Nevers, de la maison d'Arthel, de Lamoignon (« losangé d'argent et de sable, au franc‑quartier d'hermine »), de Chabannes (branche des comtes de Dammartin : écartelé au 1 et 4 de gueules au lion d'hermine, armé, couronné et lampassé d'or, et au 2 et 3 fascé d'argent et d'azur à la bordure de gueules ; sur le tout d'or à trois pals de vair, au chef d'or chargé de quatre merlettes de gueules, écartelé d'argent à quatre pals de sinople), de Boutillat (« d'argent à trois fûts de gueules »), des Fournier de Quincy (« d'azur au chevron d'argent ») et de Brondeau ; la devise mentionnée est « Je ne le cède à nul autre » / « Non Palma Sine Pulvere ».

Depuis la Révolution, la propriété a appartenu successivement à Pierre Marie Camille Fournier de Quincy (1793‑1806), à Gustave Fournier de Quincy (1806‑1874), à Marie de Léautaud (1874‑1936) qui la légua à son neveu, puis à Louis, comte de Brondeau (1936‑1948), à Jean, comte de Brondeau (1948‑1996) et à Guillaume, comte de Brondeau (depuis 1996). La notice PA00112795 est consultable sur la base Mérimée du ministère de la Culture, et des références complémentaires figurent dans la bibliographie, notamment le Guide des Châteaux de France (Nièvre) de Raymond Colas. Voir aussi les articles sur la maison de Lamoignon et la liste des monuments historiques de la Nièvre.

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