Origine et histoire du Château d'Arcy
Le château d'Arcy est un ancien château fort du XIIe siècle, remanié au XVe siècle, qui fut le centre de la seigneurie puis du marquisat d'Arcy et qui se dresse sur la commune de Vindecy, en Saône-et-Loire, région Bourgogne-Franche-Comté. Une inscription partielle au titre des monuments historiques a été prononcée par arrêté du 27 juin 1983; sont inscrits les façades et les toitures des deux bâtiments d'entrée avec leur tour, le portail d'entrée entre ces bâtiments, ainsi que les façades et les toitures du corps de logis, de l'aile en retour et de la tour. Le château se situe sur les bords de la Loire.
Avant le XIIIe siècle, le domaine dépendait de la baronnie de Semur-en-Brionnais et fut détaché, au début du XIIIe siècle, pour une branche cadette de la famille de Semur; Jean de Semur, seigneur de Sancenay, est en 1230 le premier seigneur identifié. En 1434, à la mort de Lancelot de Semur, la seigneurie passe à Béatrice de la Bussière, mariée à Antoine Le Viste; leur fils Jean IV Le Viste, propriétaire de 1457 à 1501, entreprend d'importants travaux et reçoit en 1482 Louis XI, étant lié à la commande présumée des tentures de La Dame à la Licorne. Claude Le Viste, héritière de Jean, épouse en 1503 Geoffroy de Balzac ; ils poursuivent les travaux et reconstruisent la chapelle seigneuriale de l'église de Vindecy. Veuve puis remariée en 1516 à Jean de Chabannes, Claude institue finalement sa cousine Jeanne Le Viste comme héritière.
Jeanne Le Viste, épouse de Jean-René Robertet, doit faire face aux pillages des Huguenots puis à ceux liés aux troubles de la Ligue et des armées royales; elle meurt en 1566 et laisse pour héritiers ses deux enfants, Florimond et Marie Robertet, Marie devenant seule héritière après le décès de son frère en 1567. Marie épouse successivement André de Guillard, puis Jean Mutin; son fils issu du premier mariage, Louis de Guillard, devient seigneur d'Arcy et, avec son épouse Marie Raguier, a quatre enfants. Le château est ravagé par un incendie en 1591. Après plusieurs successions et renonciations de droits au profit de cadets, des réparations sont entreprises au XVIIe siècle par Marie Raguier.
Paul de Guillard, petit-fils de Louis, prend possession du château vers 1661 et fait construire l'aile nord avant de s'engager dans une carrière militaire; il meurt sans postérité en 1680, laissant la seigneurie grevée de dettes, ce qui conduit à sa vente et à son adjudication à sa veuve et à Antoine de Valadoux. Antoine de Valadoux agrandit le domaine et fait ériger la terre en marquisat ; la succession passe ensuite à son fils Paul de Valadoux, puis, face à des difficultés financières, la seigneurie est vendue en 1719 à Pierre Larcher, président à la Chambre des comptes de Paris. Pierre Larcher meurt jeune et sa veuve, avec un tuteur, gère les biens jusqu'à la majorité de Michel Larcher en 1735.
Vers 1760, Michel Larcher effectue d'importants aménagements extérieurs, avec la disparition des douves et des ponts-levis, puis lance la construction d'une nouvelle demeure dont l'attribution à l'architecte Edme Verniquet est contestée ; les travaux, commencés en 1767, sont interrompus en 1772 par la mort du commanditaire. Michel François Louis Larcher lui succède ensuite ; après les bouleversements de 1789 et la suppression de la justice seigneuriale, M.F.L. Larcher est arrêté puis libéré et meurt au château le 4 avril 1804. Sa veuve se remarie vers 1808 avec Georges Thomé de Saint-Cyr, reçoit l'usufruit du domaine tandis que la nue-propriété revient au comte Léon Leclerc de Juigné, et meurt en 1836. Georges Thomé de Saint-Cyr vide le château de son mobilier en 1852 et s'installe au château de Selore ; de 1857 à 1910 la propriété appartient aux Fontenilles de Juigné, puis elle est vendue à un marchand de biens en 1910, acquise en 1912 par Jacques Meniaud et en 1923 par Henri Rollin.
Architecturalement, malgré de nombreuses transformations, le château conserve un grand nombre d'éléments du XVe siècle : l'ancien ensemble formait un quadrilatère cantonné de tours circulaires en grès gris, auquel s'adossait à l'ouest un corps de logis rectangulaire allongé et, au nord, une galerie aujourd'hui disparue, tandis qu'une tour d'escalier est adossée à la façade du corps de logis. De l'ancienne basse-cour subsistent deux petits bâtiments flanqués au sud et au nord de deux tours rondes; les fossés ont été comblés sous la Révolution. L'une des plus anciennes représentations du château est un dessin réalisé en 1885 par Rousselot, inspecteur des Forêts, conservé à l'Académie de Mâcon.
Les principales sources et études mentionnées comprennent Le Guide des Châteaux de France, 71 Saône-et-Loire dirigé par Françoise Vignier, ainsi que l'ouvrage A. et C.M. Fleury, Le château d'Arcy et ses seigneurs. Pour situer le château dans son contexte, on peut se référer aux thèmes de l'architecture militaire au Moyen Âge, des châteaux forts et des fortifications, ainsi qu'aux listes des monuments historiques et des châteaux de Saône-et-Loire et à la commune de Vindecy; les informations complémentaires sont disponibles sur les portails des monuments historiques français, des châteaux de France et de la Saône-et-Loire.