Château d'Arnouville dans le Val-d'Oise dans le Val-d'oise

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château de style Classique

Château d'Arnouville dans le Val-d'Oise

  • 35 Avenue Paul Mazurier
  • 95400 Arnouville
Château dArnouville dans le Val-dOise
Château dArnouville dans le Val-dOise
Château dArnouville dans le Val-dOise
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Château dArnouville dans le Val-dOise
Crédit photo : Clicsouris - Sous licence Creative Commons
Propriété d'une association

Période

milieu XVIIIe siècle

Patrimoine classé

Les façades et toitures du château et de l'orangerie, la chapelle en totalité, l'escalier d'honneur avec sa cage, les deux salons à lambris du rez-de-chaussée et l'emprise au sol du parc (cad. AH 52, 171, 187, 188 ; AI 154) : inscription par arrêté du 17 octobre 2000

Origine et histoire du Château d'Arnouville

Le château d'Arnouville, situé dans la commune d'Arnouville (Val-d'Oise, Île-de-France), a été construit pour Jean‑Baptiste de Machault d'Arnouville, contrôleur général des finances de Louis XV, d'après des dessins de Pierre Contant d'Ivry et sous la direction de Jean‑Michel Chevotet entre 1750 et 1757. Les travaux, qui comprenaient un vaste projet en U, l'aménagement des jardins et la mise en place d'une machine hydraulique destinée à élever les eaux du Croult, sont restés inachevés : seules les écuries (aujourd'hui détruites), l'orangerie, une aile du corps de logis et une partie du parc furent réalisées. Machault, qui fut contrôleur général des finances en 1745, garde des sceaux en 1750 et secrétaire d'État de la Marine en 1754, hérita en 1750 d'un pavillon situé au sud du village d'Arnouville-lès-Gonesse et entreprit aussitôt l'édification d'un vaste château. Les récits contemporains mentionnent des dépenses considérables et des transformations profondes du site, comme l'abattage de bâtiments du village pour créer une large place devant la maison. Contant d'Ivry signa les plans du château et des jardins ; son associé Chevotet poursuivit les travaux lorsque ceux-ci furent interrompus après le renvoi du ministre, sans que le programme initial soit achevé. Dezallier d'Argenville et d'autres observateurs saluèrent la qualité des projets et la difficulté des travaux liée à un terrain inégal où il fallut créer de nombreuses structures. Un seul des trois corps de bâtiment projetés et la chapelle furent construits ; Machault s'y retira et partagea ensuite son temps entre le château et son hôtel parisien, avant de s'établir chez son fils à Thoiry en 1789. Sous la Révolution, les biens furent saisis et des scellés apposés sur le château en 1794 ; Machault mourut cette même année en prison alors qu'il attendait d'être jugé. Ses héritiers se partagèrent le domaine ; deux de ses fils aînés s'y réinstallèrent à partir de 1802 et y décédèrent dans les décennies suivantes, tandis que le patrimoine familial fut ensuite concentré entre les mains de Charles, leur frère. En juillet 1815 Louis XVIII fit une halte au château, halte évoquée par Chateaubriand dans les Mémoires d'outre‑tombe. Après plusieurs partages au XIXe siècle, le domaine échoit en 1868 au comte de Choiseul d'Aillecourt puis fut vendu en 1872 à la baronne Nathaniel de Rothschild, qui fit remonter une partie des ferronneries d'origine à l'abbaye des Vaux‑de‑Cernay, entraînant la disparition de la ferronnerie du grand escalier et de la grille dessinée par Contant d'Ivry. Le château connut de nombreux propriétaires à partir de 1874, parmi lesquels le peintre et collectionneur Léo Nardus. En 1921 Mme Hérold acquit le domaine pour y créer une institution destinée aux blessés nerveux de la Première Guerre mondiale ; il devint ensuite un centre d'apprentissage horticole sous l'égide de l'Association des blessés nerveux de la guerre, puis une propriété de l'Entraide universitaire, toujours consacrée à la formation horticole pour des enfants présentant une déficience mentale. Le domaine abrite aujourd'hui l'Institut thérapeutique, éducatif et pédagogique Pierre Male, qui forme des adolescents présentant des troubles du comportement aux métiers de l'horticulture. Une partie des terrains du château dépendait encore du domaine jusqu'en 1922 et a servi à la construction du grand ensemble de la Muette à Garges‑lès‑Gonesse.

Le projet initial prévoyait un vaste corps de logis en U avec des ailes perpendiculaires au talus ; seule la longue aile orientale, qui fait face à l'arrivée, a été réalisée ; elle présente un rez‑de‑chaussée surélevé, un étage sous combles et dix‑huit fenêtres et lucarnes. La façade en retour d'équerre est restée inachevée et s'accole à un petit pavillon carré à l'arrière ; les fondations forment une longue terrasse qui domine les parterres et le canal. La chapelle, située à l'extrémité de l'aile orientale, constitue l'élément le plus remarquable du chantier ; elle rappelle l'abbaye de Penthemont et est couverte d'une coupole dite « à la roussillonne », en brique et plâtre reposant directement sur le mur et percée de quatre lucarnes ; une peinture en trompe‑l'œil de Brunetti fils y a disparu. L'orangerie, décorée d'un ordre dorique et dotée d'une pièce d'eau à son pied, renferme une cheminée de style Louis XV. La grille d'entrée actuelle date du XIXe siècle et remplace celle enlevée par la baronne de Rothschild et installée aux Vaux‑de‑Cernay ; les écuries, autrefois majestueuses, ont été détruites.

Les façades et les toitures du château et de l'orangerie, la chapelle dans son intégralité, l'escalier d'honneur avec sa cage, les deux salons à lambris du rez‑de‑chaussée et l'emprise au sol du parc font l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques depuis le 17 octobre 2000.

Liens externes