Château d'Asson à La Boissière-de-Montaigu en Vendée

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château

Château d'Asson

  • Asson
  • 85600 La Boissière-de-Montaigu
Château dAsson
Château dAsson
Crédit photo : Mbursar - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

XVe siècle, XVIIIe siècle

Patrimoine classé

Les façades et les toitures du château et du pavillon de l'ancien château ; la chapelle ; le parc ordonnancé (cad. A 159, 162, 153, 180, 188) : inscription par arrêté du 1er avril 1986

Origine et histoire du Château d'Asson

Le château d'Asson se situe sur la commune de La Boissière-de-Montaigu, dans le canton de Montaigu en Vendée, au sud d'un étang traversé par le ruisseau Asson, qui marque la limite avec la commune de Treize-Septiers au nord. Le ruisseau a donné son nom au lieu ; son radical « Ass », présent dans des hydronymes d'époque pré-gauloise, témoigne d'une toponymie ancienne. La tradition locale rapporte aussi qu'un jeune croisé, de retour de Palestine, aurait baptisé la demeure du nom d'Asson ou Assos, port d'Asie mineure où, selon le Nouveau Testament, Saint Paul serait passé. Une seigneurie importante existait déjà à Asson à la fin du XIVe siècle : un acte de partage de 1406 mentionne le lieu noble, l'hôtel et l'hébergement d'Asson avec leurs métairies, ouches, vergers, garennes, fuie, étang, bois, prés, pâturages et terres. De 1431 à la fin du XVIe siècle, Asson appartint à une branche des Caradreux, famille d'ancienne chevalerie. Christine, dernière héritière des Caradreux, apporta le domaine à Jean Baudry, seigneur du Chatelier, qu'elle épousa en 1566 ; peu après la mort de René de Caradreux, vers 1579, le couple s'installa à Asson. Les Baudry, nouvelle noblesse montante après la guerre de Cent Ans, devinrent les principaux seigneurs de la Boissière ; Jean Baudry fit baptiser ses enfants à l'église paroissiale et fut inhumé dans son chœur. René Baudry, leur fils unique, épousa en 1597 Renée Jousseaume, fille du seigneur du Couboureau et de Gabrielle du Puy du Fou ; de leurs douze fils naquirent plusieurs branches dont les descendants prirent le nom de Baudry d'Asson. Un inventaire de 1631, dressé après la mort de René, décrit la salle, la cuisine, plusieurs chambres, un petit pavillon entre la chapelle et le corps principal, ainsi que greniers et cave. En 1680, un état des lieux signale des douves, deux ponts-levis et une chapelle proche du petit portail ; la maison principale, couverte en ardoises, comprenait au rez-de-chaussée salle, cuisine, antichambre et plusieurs chambres, et à l'étage d'autres pièces avec au-dessus galetas et greniers, le tout desservi par un escalier logé dans une tour. Les dépendances rassemblaient écuries, étables, toits à pourceaux, boulangerie et autres bâtiments agricoles ; un petit pavillon de la « petite cour » ne comptait qu'une pièce par étage. Au cours de la seconde moitié du XVIIIe siècle, Esprit Armand Baudry d'Asson, né à La Boissière, fréquenta Versailles comme page de la Grande Écurie puis officier dans le régiment des Gardes françaises, et épousa en 1778 Pélagie Louise Renée Marthe d'Escoubleau de Sourdis. Le jeune couple, jugeant la vieille demeure démodée, décida sa reconstruction dans un style plus homogène et de plus grandes proportions ; les bâtiments actuels datent essentiellement de cette campagne, la date de 1784 figurant sur un pavillon marquant probablement la fin des travaux. Bien que reconstruits au XVIIIe siècle, les bâtiments présentent un style évoquant le XVIIe siècle, peut-être en raison du goût provincial ou de l'influence du château de Versailles. Esprit Armand mourut en 1788 sans postérité ; son épouse se retira au château de la Forest à Gesté et l'héritière du domaine fut sa sœur Marie Julie Modeste, épouse de Jacques Mauclerc de Marconnay, qui vint habiter Asson avec leurs enfants. Pendant la Révolution, Jacques Mauclerc partit pour la campagne de 1792 avec l'Armée des Princes et aurait trouvé la mort près du Mans en 1793 ; sa femme resta au château où, selon un récit de 1818 d'un des enfants cachés, un précepteur fut exécuté en 1794 et une partie du château fut incendiée en représailles lors de la guerre de Vendée, comme l'atteste un état des lieux de 1798. Marie Julie Modeste mourut en 1799. En 1805, Armand Mauclerc entreprit d'importantes réparations ; il mourut en 1811, puis son frère Victor lui succéda et vécut à Asson jusqu'à sa mort en 1861. Sa fille Alodie épousa en 1835 Léon Baudry d'Asson, issu d'une branche de Grezée ; leur fils unique, Léon-Armand de Baudry d'Asson, s'installa à La Garnache au logis de Fonteclose et, après avoir aliéné le château, mourut ruiné. Le château fut racheté par son fils Armand, puis y vécut longtemps François (1916-1977), et il revint ensuite à Gilles de Baudry d'Asson, neveu de celui-ci et fils du député Armand-Quentin de Baudry d'Asson. De la fin des années 1990 au printemps 2017, le château d'Asson a accueilli une entreprise informatique.

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