Origine et histoire du Château d'Athis
Le château d'Athis se situe à Athis-Mons, en Hurepoix, dans le département de l'Essonne en Île-de-France, à seize kilomètres au sud-est de Paris. Il est implanté sur la rive gauche de la Seine, au versant ouest de la vallée, au cœur d'un parc de douze hectares aujourd'hui en grande partie occupé par des installations scolaires. Dès le XVe siècle une maison seigneuriale appartenant à Pierre Poignant existait à cet emplacement ; le domaine a été agrandi à la fin du XVIe siècle par Pierre Violle et reconstruit au XVIIe siècle par la famille de La Brousse, qui acquit la seigneurie en 1628. Un plan de 1693 montre déjà le corps de logis actuel flanqué de deux pavillons. En 1743 la seigneurie passa à Louise Anne de Bourbon, dite Mademoiselle de Charolais, qui fit du château sa résidence d'été ; elle déplaça la ferme seigneuriale pour créer une cour d'honneur bordée de pavillons d'entrée et aménagea une perspective axée sur le château. Elle fit encore prolonger le pavillon ouest de deux travées (date portée apocryphe) et fit édifier, vers 1750, une chapelle seigneuriale sur le flanc nord de l'église. En 1881 le domaine fut acquis par Alphonse Chodron de Courcel, qui confia à l'architecte Georges Lisch divers aménagements : adjonction, avec date portée 1906, d'un bâtiment abritant une bibliothèque contre le pignon ouest, édification de deux tourelles reliant le château aux communs et ouvrant sur le parc, réalisation d'une galerie conduisant à la chapelle et implantation de piliers monumentaux face à la grille en demi-lune et le long de l'allée d'honneur. Le collège Saint-Charles, transféré à Athis-Mons en 1946 après la destruction de son établissement de Juvisy, occupa la propriété ; des bâtiments scolaires, une chapelle et des terrains de sport furent construits autour du château entre 1950 et 1958. Le parc, aménagé au XVIIe siècle par la famille de La Brousse et embelli au XVIIIe siècle par Mademoiselle de Charolais, a perdu l'essentiel de ses éléments d'architecture — murs de soutènement, fontaines, cascade et canal alimenté par l'Orge — et la partie escarpée du coteau est aujourd'hui couverte de bois. Le château présente un plan classique : un corps central en pierre de taille, avec un rez-de-chaussée et deux niveaux dont l'un est mansardé, percé de sept baies par niveau et dominé par un fronton pyramidal central percé d'un oculus et encadré de deux lucarnes. Le bâtiment est complété par deux ailes rectangulaires de deux travées et par un corps de logis sur la façade sud ; les communs encadrent la cour d'honneur, les plus méridionaux d'entre eux étant munis de deux tourelles. La cour est close par un portail en demi-lune encadré de deux pavillons, et une vaste chapelle complète l'ensemble au nord. Au bout de l'avenue, un pavillon octogone fut, selon les témoignages, construit pour recevoir Louis XV ; richement meublé, il fut pillé et détruit lors des incendies qui affectèrent plusieurs châteaux, et il n'en subsiste que les fondations. Les jardins, disposés en terrasses parallèles sur le coteau, offraient de longues allées ombragées et des points de vue remarquables sur la Seine ; cette perspective naturelle constituait l'attraction principale du site. Les éléments de la grille d'entrée, la vue sur la chapelle Saint-Charles et les façades du château témoignent encore aujourd'hui de la physionomie et de l'histoire du domaine.