Origine et histoire du Château d'Aubais
Le château d'Aubais, situé à Aubais dans le département du Gard et la région Languedoc-Roussillon, est aujourd'hui une propriété privée. Un premier château-fort existait dès le XIIIe siècle ; lors de la reconstruction entreprise entre 1680 et 1685, la tour ronde d'angle de l'ancien édifice a été intégrée au nouvel ensemble. Après cette période, les travaux furent poursuivis par un architecte de Nîmes d'après les plans d'un ingénieur du roi. L'exceptionnel escalier monumental résulte de ces projets : il occupe tout un pavillon et a été loué pour son ampleur et la qualité de son exécution, notamment par Vauban. Cet escalier, haut de 25 mètres, structure l'ensemble intérieur : ses volées en arcs convergent autour d'une volée centrale et le palier supérieur est porté par une voûte plate. La partie supérieure est décorée de niches finement ouvragées et le départ de l'escalier est sculpté ; le pavillon, autrefois surmonté d'un dôme, dominait les bâtiments voisins. À l'extérieur, l'architecture apparaît austère et monumentale, tandis que la partie centrale se montre plus richement travaillée, avec des motifs d'inspiration gallo-romaine. Le château s'ouvre à l'est sur la place du village, ancienne cour d'honneur. La seigneurie, dépendant de la vicomté de Nîmes, entra dans la famille Baschy par mariage en 1591 ; à cette époque il s'agissait d'un château médiéval. Une importante reconstruction de style classique fut conduite sous Louis de Baschi du Cayla et son fils Charles à la fin du XVIIe siècle. L'ingénieur Ponce Alexis de La Feuille et l'architecte Gabriel Dardaillhon conçurent un grand corps de logis occupant le fond de la cour d'honneur et s'ouvrant sur le paysage depuis la hauteur de la falaise ; le pavillon central, qui abritait un grand escalier sous dôme, formait le principal élément monumental. Cet ensemble, jugé archaïque dans les années 1680, rappelait plutôt les grands châteaux du début de siècle et se distinguait par l'intégration d'éléments gothiques dans les voûtes de l'escalier, avec clefs pendantes et nervures, formant un hapax architectural indépendant des règles académiques. Saccagé pendant la Révolution, loti et utilisé comme carrière de pierres, le château a été fortement endommagé ; il ne reste que des portions très abîmées, l'escalier étant toutefois conservé en partie. Le monument fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques depuis le 18 mai 1998 et d'un classement depuis le 8 mars 2010. Il peut être visité lors des Journées européennes du patrimoine.