Château d'Aubeterre à Aubeterre-sur-Dronne en Charente

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château Médiéval et Renaissance

Château d'Aubeterre

  • Place Trarieux 
  • 16390 Aubeterre-sur-Dronne
Château dAubeterre
Château dAubeterre
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Château dAubeterre
Crédit photo : Jack ma - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

Haut Moyen Age, XIe siècle, XIIIe siècle, XVIe siècle

Patrimoine classé

Façades et toitures de la poterne et du logis attenant ; la chapelle Renaissance ; les vestiges de l'enceinte Est et de la tour Saint-Jean (cad. AC 122, 132, 133, 141) : inscription par arrêté du 1er mars 1973

Origine et histoire du Château d'Aubeterre

Le château d'Aubeterre, dominant le village et la vallée de la Dronne depuis une crête calcaire, occupe une position stratégique au carrefour de la Saintonge, de l'Angoumois et du Périgord. L'éminence porte des traces d'occupation préhistorique et accueille, selon les sources, un oppidum gallo-romain attribué à Jules César. Un premier ermitage s'installe au IIIe siècle, puis une abbaye bénédictine fondée par des disciples de saint Maur se développe du IVe au IXe siècle. Le castrum d'Aubeterre et son seigneur Géraud sont attestés en 1004, date à laquelle une première enceinte fortifiée est édifiée et dont d'importants vestiges subsistent. Le lignage d'Aubeterre s'éteint au XIIe siècle, laissant place aux vicomtes de Castillon ; le site passe ensuite entre les mains de familles comme les Raymonds et les Vigier. Au cours de la guerre de Cent Ans, la forteresse, pour sa position stratégique, est prise et reprise à plusieurs reprises, la dernière fois en 1453. Au XVe siècle, la seigneurie est reconstituée par la famille Bouchard ; François Bouchard, baron d'Aubeterre, joue un rôle notable à la cour. En novembre 1574, Pierre de Bourdeille, dit Brantôme, est nommé responsable du château. Les guerres de Religion divisent la famille seigneuriale ; plus tard, David Bouchard revient au catholicisme et sert les rois Henri III et Henri IV. Par alliance, la seigneurie passe au maréchal François d'Esparbès de Lussan d'Aubeterre, période que l'on présente comme l'apogée du domaine, avant que des querelles familiales n'entraînent son déclin. Abandonné au XVIIIe siècle, le château devient bien national en 1793, est transformé en grenier public et voit son souterrain aménagé en prison. Au début du XIXe siècle il est vendu, démantelé et partiellement détruit : les sources évoquent des ventes et démolitions dans les années 1810–1820. Par la suite, des propriétaires privés tentent de préserver ou transforment les vestiges ; parmi eux figurent Madame Moulinier, un Britannique nommé M. Horny qui fit du site une résidence dans les années 1970, puis le bottier Roger Vivier qui en fut propriétaire de 1976 à 1990 et y expose une collection d'œuvres d'art.
Le château est bâti au-dessus d'une église troglodytique profondément creusée dans la butte et agrandie au XIIe siècle ; une galerie souterraine relie encore le château au déambulatoire de cette église. La motte primitive, d'environ quarante mètres de diamètre, a été formée par le creusement d'un fossé dans le calcaire et l'apport de terres au sommet ; elle présente des parois verticales de cinq mètres percées de galeries souterraines et s'appuie sur une muraille à pan coupé. Dans la contrescarpe, des habitats troglodytiques subsistent, et à la base de la falaise un pavillon voûté en croisées d'ogives, construit vers 1600, a servi de chapelle et renferme une cage d'escalier en vis médiévale. Les fossés et esplanades fortifiées ont été en grande partie comblés ou supprimés aux XVIIe et XVIIIe siècles, mais l'on conserve les bases de quatre tours rondes, des fragments de murailles, une tour carrée qui était la poterne et une aile de communs. La poterne conserve au sud l'emplacement du pont-levis et l'arc de la herse ; un chemin de ronde, dont les mâchicoulis ont peut‑être été décorés au XVe siècle, courait sur trois faces. Au nord se trouve la chapelle à décoration extérieure de style Renaissance ; à l'est, l'enceinte et les vestiges de la tour Saint-Jean s'accrochent à la falaise, et les soubassements de cette tour sont encore visibles. Côté sud, une tour-porte ornée d'armoiries du début du XVIe siècle et un corps de logis, dont les parties conservées remontent au milieu du XVe siècle, complétaient l'accès au château. Des jardins entouraient l'ensemble ; on note aussi les vestiges d'une orangerie.
Les façades et toitures de la poterne et du logis attenant, la chapelle Renaissance ainsi que les vestiges de l'enceinte Est et de la tour Saint-Jean ont été inscrits au titre des monuments historiques par arrêté du 1er mars 1973.

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