Origine et histoire du Château d'Audaux
Élevé entre 1650 et 1659 à l'initiative de Jean II de Gassion, le château d'Audaux est un exemple notable de l'architecture béarnaise du milieu du XVIIe siècle. En 1660, le domaine est érigé en marquisat et, en 1667, Pierre de Gassion agrandit la chapelle. La propriété passe ensuite par succession familiale avant d'être vendue après la Révolution à des acquéreurs successifs, parmi lesquels M. Ithurbide puis Michel-Arnauld d'Abbadie-d'Arrast; au XIXe siècle elle appartient à la famille d'Abbadie, liée au nom d'Antoine d'Abbadie d'Arrast. En 1853, Charles d'Abbadie d'Arrast aurait fait démolir l'aile des écuries et son pavillon, selon la tradition locale. En 1926 le domaine est acquis par un propriétaire étranger qui le modernise, notamment par l'apport de l'électricité; un nouveau propriétaire entreprend en 1928 des travaux de restauration et modifie les dispositions intérieures de l'aile proche du gave tout en réalisant lui‑même les peintures des pièces du rez‑de‑chaussée. Le château est vendu à la fondation Apprentis d'Auteuil en 1943; une importante campagne de restauration menée en 1947 par l'architecte palois Jules‑Antoine Noutary accompagne son inscription au titre des monuments historiques par arrêté du 15 mars 1947, protégeant façades, combles, toitures, douves, grand escalier, salle des Maréchaux et galerie. Le domaine se visite à l'occasion des Journées européennes du patrimoine.
Le bâtiment principal forme un grand corps de logis flanqué de deux ailes en retour d'équerre, dessinant un « U » et encadrant une cour d'honneur. Il compte trois niveaux, dont un étage sous combles percé de lucarnes ouvragées, et se distingue par un toit à l'impériale sur le logis central. Entouré de douves, l'édifice est accessible par un pont sur chacune de ses quatre façades; les communs et les écuries sont disposés parallèlement à l'aile est, tandis que l'aile ouest ayant abrité les écuries se trouve en ruine. À l'intérieur, un grand escalier en pierre à volées droites s'organise autour de piliers reliés par des arcs. La grande salle dite « salle des Maréchaux » conserve un plafond à solives apparentes décorées d'arabesques; on y trouve également une galerie et des cheminées monumentales en pierre. Cet ensemble constitue l'un des témoins les plus complets et les plus intéressants de l'architecture béarnaise du milieu du XVIIe siècle.