Origine et histoire du Château d'Aulnay
Le château d'Aulnay, situé à Aulnay‑de‑Saintonge en Charente‑Maritime, n'existe plus aujourd'hui que par une tour dite tour du donjon. Il subsistait encore au début du XVIIe siècle mais tomba peu à peu en ruine; à la Révolution il servit de carrière et les dernières ruines furent nivelées en 1840, les pierres étant réemployées dans des constructions locales, et l'on remarque encore de nombreuses pierres ciselées dans les rues du village. Vers 1820, une seconde tour, dite tour Saint‑Louis, était encore en élévation. Ce château‑fort avait été bâti par les vicomtes d'Aulnay. Pendant la guerre de Cent Ans il fut occupé par les Anglais, puis assiégé et pris par Dugesclin. Lors des guerres de Religion il fut disputé entre Protestants et Catholiques. Louis XIII l'occupa également. Le donjon conservé comprend un rez‑de‑chaussée qui a servi de prison communale, un premier et un second étage voûtés en coupole, un troisième niveau interrompu par la charpente et un quatrième dont ne subsiste que l'amorce du chemin de ronde. Le donjon du XIIe siècle s'élève sur un tertre circulaire; il prend la forme d'une tour circulaire haute de quinze mètres. L'entrée donne sur un escalier en colimaçon logé dans l'épaisseur du mur; les deux étages munis de planchers n'étaient éclairés que par des meurtrières. La localité, connue sous le nom d'Aunedonacum sur la voie romaine reliant Saintes à Poitiers, a été habitée de façon continue. De la seigneurie, la famille Maingot conserva la possession du IXe au XIIIe siècle; elle passa ensuite aux Mortagne, aux Clermont et aux Montberon avant d'être vendue. Louise de Savoie l'acheta en 1506 et la donna à Charles d'Orléans; la seigneurie retourna au domaine royal à sa mort. Elle fut offerte à Marie Stuart comme complément de douaire puis réintégrée au domaine à son exécution. La seigneurie passa ensuite entre de nombreux propriétaires avant d'être vendue le 8 thermidor an XIII. Sur le site subsistent également un pigeonnier, une imposante fuie ronde aujourd'hui sans toiture, qui conserve ses boulins.
