Origine et histoire du Château d'Authon
Le domaine, situé à Authon-Ébéon (Charente-Maritime), comprend un parc, un manoir et des communs entourés de douves ; le site est inscrit à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques depuis le 27 avril 1972 et classé depuis le 10 novembre 1993. Il est traversé et limité par des rivières et cours d'eau créés par l'homme, dont certains datent du XVIIe siècle. L'accès se fait par deux entrées : l'entrée principale franchit le pont sur la rivière Daudelot, la seconde est un chemin de terre qui traverse les prés au nord-est du domaine. Après le pont, un porche d'entrée donne accès à la cour intérieure, entièrement ceinte par les douves. Dans l'angle nord-est de la cour subsiste une très ancienne tour des gardes ; vers l'ouest elle est flanquée d'un bâtiment rectangulaire qui servait à la fabrication du pain. La toiture de cette tour repose sur deux plans d'enrayures de diamètres différents, disposés en décalé dans un plan vertical, et le rez-de-chaussée ainsi que le premier étage sont percés de meurtrières. Près du porche, les communs sont complétés au nord par un second bâtiment doté d'une tour carrée évoquant un donjon, pourvue de créneaux d'époque récente. Le manoir occupe l'angle sud-est de la cour : il associe un bâtiment carré, avec un ressaut dans l'angle est, à un édifice rectangulaire, et une aile a été ajoutée vers l'ouest en 1850. Une unique baie de la Renaissance subsiste au‑dessus du porche d'entrée. La famille d'Authon est mentionnée dès le IXe siècle et Roland d'Authon est cité comme compagnon de Saint-Louis. La motte féodale passa aux seigneurs de Brizambourg avant de leur revenir en 1500. En 1651, pendant la Fronde, le château fut pris par le prince de Condé. Au XVIIe siècle, ses seigneurs furent sénéchaux héréditaires de la Saintonge. Le village d'Authon fut pillé et incendié en 1791, entraînant la disparition de l'aile nord. Vers 1500, un corps de logis fut édifié et agrémenté d'une galerie à l'italienne ; en 1588 fut construite la tour des gardes, puis en 1607 la façade fut modifiée avec de hautes ouvertures et des mansardes ornées de frontons de pierre sculptée. Une chapelle romane existait sur le site, mais elle a été détruite en 1878. De 1875 à 1878, des travaux ont donné au château son aspect actuel, ne conservant que la tour des gardes et les bâtiments remontant à 1607. Le Dandelot forme une courtine et alimente les douves autour de l'esplanade du château. Le petit jardin à la française qui jouxtait l'édifice aux XVIIe ou XVIIIe siècles a disparu. L'esplanade cernée par les douves est aujourd'hui entourée d'un parc redessiné à la fin du XIXe siècle dans le style anglais, aux allées sinueuses et planté d'essences rares et exotiques.
