Château d'Aynac dans le Lot

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château

Château d'Aynac

  • D19
  • 46120 Aynac
Château dAynac
Château dAynac
Château dAynac
Château dAynac
Château dAynac
Château dAynac
Crédit photo : MOSSOT - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

2e moitié XVIe siècle, 1ère moitié XVIIe siècle, XIXe siècle

Patrimoine classé

Façades, y compris le fronton sculpté par Idrac, et toitures ; escalier principal ; deux salons du premier étage avec leurs cheminées et leurs plafonds peints (cad. F 440) : classement par arrêté du 26 juillet 1988

Origine et histoire du Château d'Aynac

Le château d'Aynac, classé au titre des monuments historiques en 1988, présente un plan ramassé en U composé de trois corps de bâtiments autour d'une cour d'honneur ouverte au sud. Au fond de cette cour se dresse une tour carrée abritant l'escalier, tandis que les quatre angles du carré formé par les constructions sont flanqués chacun d'une tour ronde dont le dernier étage est aménagé en mâchicoulis. Les toitures sont couvertes de schiste épais du pays, les lucarnes conservent des caractères typiques du XVIe siècle local et les fenêtres ont été dépouillées de leurs meneaux au XIXe siècle. Le château paraît également cantonné d'un donjon élevé sur six étages encadré par deux corps de logis de trois niveaux et par quatre tours rondes coiffées de dômes dits « à l'impériale ». L'édifice a vraisemblablement été bâti à la fin du XVIe ou au début du XVIIe siècle sur des assises plus anciennes, la dissymétrie générale suggérant une réoccupation d'un bâti primitif. La présence ancienne de douves remplies d'eau est attestée, mais celles-ci ont été comblées et le pont-levis disparu. Les intérieurs ont été largement transformés et en grande partie défigurés, mais deux salons d'apparat au premier étage conservent des plafonds à la française peints et deux cheminées en bois sculptées du XVIIe siècle. Dans le plus vaste de ces salons, les poutres peintes représentent des divinités antiques, des paysages et une vue exacte du château tel qu'il était à l'époque ; la cheminée y associe pierre et marbre sculptés de figures mythologiques et marines. Le second salon présente un plafond peint de marines et d'armes, une Descente de Croix remarquable et une cheminée en bois polychrome doré ; un parquet marqueté de type "Versailles" subsiste au sol. L'escalier d'honneur, à rampes droites et voûtes rampantes, est resté intact et le bas-relief de la porte d'entrée du donjon, portant les armes d'Elisabeth de Wagram et des Turenne d'Aynac, est l'œuvre de Gustave Deloye. On relève, dans la décoration peinte des salons, des initiales — notamment « F » et « C » attribuées à Flotard de Turenne d'Aynac et à sa femme Claude — et un « D » dont la signification demeure incertaine. Selon la tradition orale, un fort médiéval d'un ou deux étages existait sur le site et servait de repaire aux brigands. La seigneurie d'Aynac, située dans la vicomté de Turenne, paraît avoir été tenue de longue date par les Lavergne ; en 1316 Gilbert d'Aynac rend hommage à Bertrand de Cardaillac selon des mentions anciennes. Par testament, le vicomte de Turenne donna la seigneurie à son fils naturel Hector, fondateur de la branche des Turenne d'Aynac, et la succession se poursuit avec Annet, Galiot, François, Flotard et Louis, qui portent successivement divers titres. Une tradition attribue la construction du château au début du XVIe siècle à Jacquette, épouse d'Annet de Turenne d'Aynac, tandis que des recherches plus récentes proposent une chronologie différente attribuant la construction à François (vers 1548-1633) et l'achèvement possible à Flotard et à sa femme Claude de Gourdon-Genouillac de Vaillac. Les Turenne d'Aynac conservent la propriété pendant la Révolution et tout au long du XIXe siècle ; l'orangerie du jardin classique a été brûlée à la Révolution et le parc a été remanié au XIXe siècle en un aménagement irrégulier. Au dernier quart du XIXe siècle, le château et le parc sont restaurés à la suite du mariage, selon les sources, de Guy (ou Étienne-Guy) de Turenne avec Elisabeth (ou Elizabeth) de Berthier-Wagram ; Gustave Deloye sculpte alors les bas-reliefs du portail d'entrée de l'escalier. Aux XXe et XXIe siècles, le domaine connaît des usages variés : pillages et perte d'archives à la Révolution sont signalés, la propriété change de mains, la commune achète le domaine en 1973 et aménage les anciennes écuries pour des locaux municipaux, puis la vente décidée en 2008 aboutit, après plusieurs années de procédures, à l'acquisition par un particulier. Des anecdotes locales mentionnent qu'en 1934, lors de travaux, des ouvriers auraient trouvé des ossements sous un if ancien, découverte entourée de légendes associant Aynac au géant Anaq. Le château accueille aujourd'hui des manifestations publiques, notamment des rassemblements automobiles tels que le Rallye Castine et l'Aynac Motor Festival.

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