Origine et histoire du Château d'Azy
Le château d'Azy est un château d'agrément construit en 1847 à Saint-Benin-d'Azy, dans la Nièvre. Il se situe à 20 km à l'est de Nevers, le long des routes départementales RD 978 et RD 172, à 500 mètres du bourg, perché sur un monticule boisé ; propriété privée, il peut être loué pour l'organisation d'événements.
Édifié par le comte Denis Benoist d'Azy en 1847, après avoir laissé le château du Vieil Azy à son cousin, l'édifice est l'œuvre de l'architecte angevin Pierre-Félix Delarue et s'inscrit dans un style néo-classique. Le corps principal est vaste et rectangulaire, flanqué de quatre tours octogonales aux toits pentus et d'une tour en fer à cheval côté sud ; les pièces sont lumineuses et généreuses.
La façade ouest présente un large perron reposant sur des arcades en anse de panier et une corniche à modillons qui court sur toute la longueur. Un avant-corps offre au rez-de-chaussée trois portes-fenêtres en plein cintre encadrées par des colonnes jumelées et des pilastres corinthiens, lesquelles soutiennent, au niveau supérieur, un entablement coiffé de quatre colonnes corinthiennes et de fenêtres en plein cintre. Une grande lucarne pignon, encadrée de pilastres et d'ailerons, se détache au centre de la façade au niveau des combles.
L'escalier de pierre, visible depuis le hall d'entrée, dessert le premier étage et se compose d'une rampe ornée de balustres et de pilastres finement ouvragés ; le hall est revêtu d'un carrelage bicolore de belle facture. Aux frontons cintrés des grandes baies figurent des décors d'inspiration industrielle — locomotive, pioches, charrue et forge — témoignant de la fierté de l'industriel propriétaire. Les baies du second niveau présentent des frontons à moulures chantournées.
La façade est est proche de la façade ouest par son ordonnance ; la façade nord comprend au premier étage une galerie d'arcades en anse de panier soutenant une terrasse, tandis que la façade sud comporte des arcades similaires surmontées d'une loggia aux arcs en plein cintre retombant sur des colonnes, avec, en son centre, la tour en fer à cheval. Les tours octogonales des angles s'élèvent sur trois étages : les deux premiers niveaux ouvrent sur des fenêtres en plein cintre, le troisième sur une baie à croisillon mouluré couronnée d'un fronton triangulaire, et chacune est coiffée d'une flèche polygonale reposant sur une rangée de faux mâchicoulis.
La tour sud-ouest renferme au premier étage une chapelle octogonale voûtée d'arêtes prismatiques rayonnantes retombant sur des culots sculptés. La tour en fer à cheval, située au centre de la façade sud, compte trois étages plus un niveau de combles ; elle est couverte d'un toit conique surmonté d'un lanternon et s'appuie sur une corniche à modillons, tandis que le second étage comporte, de chaque côté, une terrasse à balustres de pierre.
Le château conserve des décors soignés : des dessus-de-porte attribués à Van Loo ou Boucher et des panneaux de papier peint représentant La chasse, provenant de l'Exposition universelle de 1851 à Londres, ornent notamment la salle à manger. Le domaine comprend un parc de 46 hectares planté d'arbres centenaires.
Parmi les propriétaires figurent Denis Benoist d'Azy (1796-1880), comte et député de la Nièvre, qui fit construire le château ; sa femme Léontine Rose Amélie Brière d'Azy lui succéda brièvement, puis Pierre Paul Ernest Benoist d'Azy (1824-1898), qui exerça la fonction de maire de Saint-Benin-d'Azy en 1876. Marie-Thérèse de Lespinay née Benoist d'Azy fit ensuite partie de la lignée de propriétaires, et le château passa, au début du XXe siècle, à Jacqueline de Lespinay par mariage, puis à son époux S.A.S. Léopold, prince de Croÿ-Solre (1877-1965) ; le prince est décédé au château le 22 décembre 1965. En 2015, le château et ses dépendances appartenaient encore aux descendants de ce couple.
Le château a été le lieu de plusieurs décès familiaux documentés (notamment Denis Benoist d'Azy le 11 février 1880, Léontine Rose Amélie Brière d'Azy le 19 janvier 1884, et Pierre Paul Ernest Benoist d'Azy le 9 janvier 1898) et a accueilli des événements privés récents, comme le mariage d'Augustin Albert et d'Elsa Fhal le 27 juillet 2019.