Origine et histoire
Le château d'eau de la source d'Arcier, dit réservoir Saint-Jean, est situé à Besançon (Doubs), à l'angle des rues du Cingle et du Palais, au pied nord-ouest de la citadelle ; il occupe le centre de l'ancienne place du Palais. Depuis le IIe siècle, les eaux des sources d'Arcier étaient captées puis acheminées vers Vesontio par l'aqueduc d'Arcier et se déversaient dans un collecteur aujourd'hui situé sous le square Castan. Les parties aériennes de cet aqueduc ont été détruites au milieu du Ve siècle et n'ont pas été remises en service. Face à l'accroissement des besoins en eau au XIXe siècle, le projet de conduite des eaux d'Arcier à Besançon a été adopté en 1837 ; des études ont eu lieu entre 1843 et 1848 et les travaux se sont déroulés entre 1850 et 1854. Ces travaux ont réalisé un nouvel aqueduc en maçonnerie, parallèle à l'ancien, comprenant seulement quatre sections en conduites, ainsi que les châteaux d'eau de Saint-Jean et du fort Griffon, des conduites de distribution dans la Boucle, le remaniement de la fontaine de la place de la Révolution dite du retour des eaux d'Arcier, et quelques égouts. L'eau du nouvel aqueduc aboutit par gravité au réservoir Saint-Jean dont le radier, à 262,09 m d'altitude, se trouve environ 8 m au-dessus du collecteur gallo-romain. De ce réservoir partaient deux conduites principales empruntant les rues Mégevand et des Granges ; elles desservaient par piquage les rues du centre historique, se rejoignaient au pont Battant, puis se raccordaient au réservoir souterrain du fort Griffon, dont le radier était à peine inférieur, permettant l'écoulement par gravité. En 1879, la pose d'une conduite spécifique entre les deux réservoirs a supprimé les pénuries d'eau au fort Griffon lors des pics de consommation dans la Boucle. Le traitement de l'eau par chloration a commencé en 1915 ; en 1935 une usine a été construite au lieu-dit La Malate pour assurer un traitement complet des eaux du système d'Arcier. Le château d'eau de la source d'Arcier est inscrit au titre des monuments historiques depuis le 12 avril 1926. Par ailleurs, un dossier constitué à partir de 2016 en vue de l'inscription à l'inventaire des monuments historiques des vestiges de l'aqueduc romain a abouti en octobre 2021. Construit avant l'usage du béton, l'édifice est réalisé en maçonnerie et parement ; il présente un plan rectangulaire de 36 m sur 20 m aux angles atténués, couvert par une toiture horizontale soutenue par une soixantaine de colonnes. Sa capacité est de 2 266 m3. La fontaine Saint-Jean est intégrée à l'origine dans le mur avant du réservoir ; alimentée par celui-ci, elle ne coule plus actuellement, vraisemblablement pour des raisons d'économie ou de sécurité. Deux plaques commémoratives apposées au-dessus et à gauche de la fontaine rappellent la reprise du réseau d'eau par la ville en 1854 ; l'une porte l'inscription « Travaux des eaux d'Arcier adjugés le XII mai MDCCCL achevés le IV septembre MDCCCLIV C. Convers maire de Besançon », l'autre présente le plan de l'aqueduc. La bibliographie citée comprend notamment l'ouvrage d'Anne Reniaux, Besançon, histoire d'eau : Des sources d'Arcier à la Bisontine (Archives municipales de Besançon et Sekoya, 2009). On peut consulter des ressources en ligne comme la base Mérimée et Wikimedia Commons pour des documents et illustrations complémentaires, ainsi que des articles connexes sur Vaire-Arcier, l'aqueduc d'Arcier, l'histoire de Besançon et la liste des monuments historiques de la ville.