Château d'Ecot-la-Combe en Haute-Marne

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château

Château d'Ecot-la-Combe

  • 1 Rue de la Tournelle
  • 52700 Ecot-la-Combe
Château dEcot-la-Combe
Château dEcot-la-Combe
Château dEcot-la-Combe
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Château dEcot-la-Combe
Château dEcot-la-Combe
Château dEcot-la-Combe
Crédit photo : Anthony Koenig - Sous licence Creative Commons
Propriété privée ; propriété d'une société privée

Période

4e quart XVIIIe siècle, XIXe siècle

Patrimoine classé

Les trois ailes du château avec leurs tours (cad. A 162) ; façades et toitures de la porterie (cad. A 135) et des communs (cad. A 162) ; pigeonnier (cad. A 118) : inscription par arrêté du 25 août 1994

Origine et histoire du Château d'Ecot-la-Combe

Le château d'Écot-la-Combe, construit à la fin du XVe siècle sur l'emplacement d'un ancien château-fort, occupe le cœur du bourg au bord de la Sueurre, en Haute-Marne. Propriété privée, il a été très remanié entre 1796 et 1807 puis au milieu du XIXe siècle; la porterie date de la seconde moitié du XVIIe siècle, les communs du XVIIe et du début du XVIIIe siècle et le parc a été aménagé entre 1807 et 1832. L'édifice porte la marque des familles seigneuriales qui l'ont habité du XIVe au XIXe siècle et ses trois ailes, la porterie, les façades et toitures des communs ainsi que le pigeonnier sont inscrits aux monuments historiques.
La seigneurie d'Écot, fief du comté de Reynel à la frontière du comté de Champagne et du Bassigny, est attestée dès le haut Moyen Âge sous les noms de « villa nomine Escaus » puis de « meson d’Escoz », et la maison forte était au XIIIe siècle considérée comme « jurable et rendable » au profit du comte de Champagne. Au XVe siècle, la famille de Mailly introduit des éléments de la Renaissance, dont une longue loggia à l'italienne construite autour de 1550 (détruite en 1796). La seigneurie passe ensuite aux de l'Hostel, qui font ériger la terre en marquisat et font reconstruire la porterie et les dépendances, formant la basse-cour; un plan de la seigneurie de 1722 en conserve la représentation avec église, forge, fourneaux et moulin.
Au XVIIIe siècle, les Capizucci de Bologne héritent d'Écot; un bail de 1768 montre que Charles Michel, maître des forges, n'occupait qu'une partie du château, et les frères Michel s'installent durablement dans la dernière partie du siècle. La Révolution leur permet d'acquérir du mobilier et des biens saisis, puis ils entreprennent de grands travaux destinés à donner au château un aspect classique : comblement des douves, suppression du châtelet, de la loggia, de la chapelle et du donjon, agrandissement de l'aile sud et réaménagement intérieur dans un ensemble décoratif homogène d'époque Empire et Restauration. Les Michel font donation du domaine en 1839 aux descendants des comtes de Foudras, puis un jardin à l'anglaise remplace le grand parterre à la française entre 1807 et 1832; le domaine est vendu après le décès sans héritier d'Henri Charles Louis de Beurges en 1912.
Le plan général conserve le tracé du castrum médiéval malgré les transformations : trois ailes disposées en trapèze s'appuient sur des courtines d'origine, la façade nord-est ayant été reconstruite à partir de 1796 sur les assises d'une courtine médiévale. Deux tours rondes du XIVe siècle encadrent l'aile nord; elles présentent un diamètre d'environ huit mètres et des murs très épais au niveau inférieur, des étages pourvus de bretèches et de demi-croisées, ainsi que des ouvertures de canonnières aménagées lors d'évolutions défensives. La tour dite « Saint-Jacques » porte la coquille sculptée qui lui a valu son nom et conserve une canonnière à double bouche surmontée d'un cran de mire. Une tour carrée adossée à la courtine sud comporte des archères et des canonnières rectangulaires; un conduit circulaire en saillie servait de latrines déversant dans les fossés.
Les courtines conservent des éléments défensifs et domestiques : une échauguette à encorbellement protège l'angle sud‑ouest, des archères basses et des croisées à meneaux subsistent, et les caves voûtées présentent des arcs ogivaux du XIVe siècle ainsi qu'une ouverture vers une poterne et un souterrain aujourd'hui verrouillé par une grille. La courtine ouest était autrefois flanquée d'un châtelet d'entrée à double pont-levis et de tourelles en encorbellement; l'installation des canonnières, parfois doubles, témoigne d'un perfectionnement défensif aux alentours de l'arrivée de la famille de Mailly.
Les vastes communs, aménagés aux XVIIe et XVIIIe siècles pour abriter écuries, remises et dépendances, s'organisent autour de la basse-cour; le pigeonnier a été déplacé au XVIIIe siècle, l'orangerie est antérieure à 1830 et un petit bâtiment abritait le four à pain et les services du domaine, tandis qu'une glacière est édifiée au milieu du XIXe siècle.
La cour d'honneur, d'aspect classique, laisse apparaître des traces médiévales dans l'appareillage et dans trois fenêtres à simple meneau dont les linteaux portent des écussons sculptés, dont un aux armes de Champagne accompagné d'un JHS et de lettres gothiques. La citerne médiévale, partiellement intégrée à la maçonnerie, conserve une largeur remarquable; la chapelle, autrefois en encorbellement, ne subsiste que par un arc-doubleau ouvrant sur un escalier secondaire. L'aile ouest a été rallongée autour de 1830 et un second étage ajouté pour le personnel de service.
L'inventaire de 1790 signale une « salle d'Henri IV » et un mobilier riche en tapisseries et tableaux; l'intérieur conserve quelques boiseries et cheminées des XVIIe et XVIIIe siècles, mais présente surtout une unité décorative tardive Louis XVI d'inspiration Premier Empire avec une dizaine de pièces de réception au rez-de-chaussée et de belles boiseries d'appartement au premier étage. Trois cages d'escalier desservent les niveaux, un passage dissimulé mène à une garde-robe et le second étage regroupait lingerie et chambres de service; dès le début du XIXe siècle le château disposait d'un chauffage au sol alimenté par des poêles en brique logés dans les caves. Le château a par ailleurs reçu en 1999 le prix Barclays pour la restauration de ses façades.

Liens externes