Origine et histoire du Château d'Éguzon-Chantôme
Situés à Éguzon-Chantôme (Indre), les vestiges du château trouvent leur origine dans une forteresse fondée au XIIe siècle. Au XVIIe siècle, l’ensemble se composait de douves, de hautes murailles flanquées de huit tours, et comprenait en son intérieur un pavillon, des corps de logis, des écuries, une grange et une fuye. Des enceintes subsistent encore, ainsi que deux tours ayant conservé leur toiture ; les autres tours présentent de un à trois étages aménagés en salles de tir et de défense, et certaines sont pourvues d’un éperon dominant les douves. Le portail à mâchicoulis est conservé, tandis que le pont‑levis a été maçonné. À l’intérieur de l’enceinte se trouvent des constructions postérieures : un manoir et une bergerie du XVIIIe siècle et des communs du XIXe siècle, rebâtis sur le corps de logis du XVe siècle et sur les restes du château primitif. L’ensemble pourrait encore receler des salles et galeries souterraines non explorées. Les vestiges sont inscrits au titre des monuments historiques par arrêté du 17 mai 1974. En 1791, la propriété fut vendue par Martial‑César Morel de Fromental et son épouse à Denis‑Louis‑Joseph Robin de Scévole, président du district d’Argenton ; le domaine comprenait alors le manoir avec ses pièces et chambres, une vaste cour et un grand jardin entourés de vieux murs, tours et fossés, des communs (écurie, serre, logement de gardien), ainsi que des dépendances agricoles et industrielles telles qu’un étang, une garenne, plusieurs métairies, moulins et une tuilerie. Denis Robin de Scévole transmit la propriété à son fils François Louis Joseph Robin de Scévole, qui procéda par la suite à la vente progressive des métairies et d’autres biens; en 1823 François de Scévole revendit le château à Joseph Delacou. Une fille de ce dernier, Pauline Delacou, épousa en 1842 Joseph‑Alexandre Huart ; la famille Huart conserva la propriété jusqu’à la fin du XIXe siècle sans l’occuper régulièrement. En mars 1899, Athanase Bassinet acheta le domaine et fit restaurer le manoir et ses dépendances ; la famille de sa fille Jeanne Régy (née Bassinet) en hérita et l’occupa durant le XXe siècle. La commune acquit le château en 2000 et, après restauration, aménagea les bureaux de la mairie dans le manoir du XVIIIe siècle ; les communs et l’écurie abritent le musée de la Vallée de la Creuse, consacré aux arts et traditions populaires de la moyenne vallée de la Creuse, du dernier tiers du XVIIIe siècle jusqu’au milieu du XXe siècle.