Origine et histoire du Château d'Einartzhausen
Le château d'Einartzhausen, situé à Phalsbourg, est un château fort dont les fondations datent de 1560. Son nom renvoie à la proximité d'un village situé sur les terres constituant la dot de la princesse Anna Maria de Suède, épouse du comte palatin Georges-Jean de Palatinat-Veldenz, fondateur de la ville de Phalsbourg. Il est inscrit au titre des monuments historiques depuis mars 1937.
Édifié à la demande du comte palatin Georges-Jean de Palatinat-Veldenz comme lieu de villégiature, le château était prévu à l'origine avec des métairies et un jardin, sans preuve toutefois de leur réalisation. Le comte, de confession protestante, avait également projeté la construction d'un temple en ville et d'un corridor reliant ce temple au château pour assister aux offices. À l'origine, le bâtiment comprenait deux étages : une salle voûtée au rez-de-chaussée et une grande salle d'audience au premier étage, l'accès aux pièces supérieures se faisant par un escalier en colimaçon logé dans une tour percée de fenêtres parallélépipédiques.
Le château a été modifié au XVIIe siècle lorsque la ville, appartenant au roi de France, a été renforcée contre les attaques des ducs de Lorraine ; le ministre de la guerre, Vauban, a intégré le bâtiment dans un bastion et fait remblayer le rez-de-chaussée, rendant l'accès possible depuis le premier étage. À cette époque, l'édifice a été employé à divers usages, notamment comme lieu de stockage pour les forces armées présentes.
Altéré au fil des siècles, il a fait l'objet d'une restauration à la fin du XIXe siècle et la ville l'a utilisé comme auberge de jeunesse au début du XXe siècle. Le château se trouve aujourd'hui sur le terre-plein de l'ancien bastion, à quelques mètres de la porte d'Allemagne, et jouxte les gîtes ruraux municipaux. Il accueille encore des manifestations culturelles, en particulier lors du festival.
Si l'escalier n'a pas été restauré, plusieurs pièces ont été reconstituées et l'on peut voir, sur une façade, un relief aux armes du comte palatin et de son épouse, qui surplombait une cheminée. Parmi les sources documentaires figure l'ouvrage du Parc naturel régional des Vosges du Nord, Les châteaux forts (1980), qui consacre une notice à Einartzhausen (p.203), et des notices consultables dans la base Mérimée ainsi que sur les portails consacrés aux châteaux, aux monuments historiques et à la Moselle.