Origine et histoire du Château d'Epiry
Le château d'Épiry, château fort situé sur la commune de Saint-Émiland en Saône-et-Loire, s'élève à flanc de coteau, à l'écart du village. Il a conservé de l'époque médiévale quatre tours rondes et un corps de logis qui révèlent le plan polygonal de l'ancien château fort organisé autour d'une cour ; le mur originel qui fermait cette cour a été remplacé par une grille encadrée de deux lions de pierre, accessible par un pont franchissant les douves encore visibles. Les quatre tours rondes pourraient dater du XIVe siècle ; la tour nord-ouest présente trois bretèches en pierre soigneusement appareillées, disposées pour dominer l'angle d'entrée. La tour sud-est abrite une chapelle du XVe siècle, ornée d'une piscine au décor flamboyant et de vitraux anciens, où Roger de Rabutin dut être baptisé. Le corps de logis du XVe siècle occupe le côté nord de la cour, entre deux tours ; sa façade extérieure est assez austère tandis que la façade côté cour est plus ornée. À l'est, un important corps de logis ferme la cour en vis-à-vis de l'entrée ; la date 1717 est inscrite au tympan de sa porte. La partie centrale, marquée sur toute sa hauteur par des refends, est couronnée d'un fronton triangulaire percé d'un oculus ; la façade donnant sur le parc reprend ce même caractère et se développe au-delà des tours médiévales, se terminant aux extrémités par deux avant-corps peu saillants dont les angles sont soulignés par des refends. Propriété privée ouverte à la visite, le château fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques par arrêté du 31 octobre 1975, complété par l'inscription de parties du domaine par arrêté du 2 février 2024. Sur le plan historique, le fief est tenu au XIIe siècle par les seigneurs d'Épiry, apparentés aux seigneurs de Montbard et à la famille de Saint-Bernard ; à partir du XIVe siècle la seigneurie appartient aux Rabutin. Roger de Rabutin, comte de Bussy, y naît en 1618. En 1648, la veuve de François de Rabutin vend la propriété au comte de la Magdeleine de Ragny, dont les descendants en restent possesseurs jusqu'à la Révolution française ; en 1717 est construit un corps de logis, puis la famille de la Magdeleine de Ragny rachète le domaine en 1800 avant de le vendre en 1824 à Antoine Bernard Carrelet de Loisy.