Château d'Ermenonville dans l'Oise

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château de style Classique

Château d'Ermenonville

  • 6-10 Rue Souville
  • 60950 Ermenonville
Château dErmenonville
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Crédit photo : PhotoBobil - Sous licence Creative Commons
Propriété privée ; propriété du département

Période

2e moitié XVIIIe siècle

Patrimoine classé

Château : inscription par arrêté du 11 juin 1930 ; Parc Jean-Jacques Rousseau (terrains et fabriques) : ensemble des terrains formant le parc ; banc de la Reine (ou du grand-père) ; grotte des naïades ; cascade ; glacière ; pont de la brasserie disparue ; autel de la rêverie ; temple de la philosophie ; grotte aux ossements ; tombe de Jean-Jacques Rousseau dans l'île aux peupliers ; tombeau du jeune inconnu ; faux-dolmen ; table des mères avec son inscription ; banc rustique ; inscription liminaire à l'entrée du parc ; tombeau présumé de Frédéric Meier ; prairie arcadienne au Sud (cad. F 1 à 5, 7, 8, 47, 49, 51, 52 ; G 13 à 15, 22, 23, 25 à 27 ; H 110 à 114, 116) : classement par arrêté du 26 janvier 1989 ; Parc Jean-Jacques-Rousseau : embarcadère ; jeu d'arc (cad. G 23 ; H 115) : inscription par arrêté du 26 janvier 1989

Origine et histoire du Château d'Ermenonville

Le domaine de Jean‑Jacques‑Rousseau s'organise autour du château d'Ermenonville et d'un parc aménagé à partir de 1765 par le marquis René‑Louis de Girardin. Inspiré par les idées de Jean‑Jacques Rousseau, le marquis confia les travaux à l'architecte paysagiste Jean‑Marie Morel, fit appel au peintre Hubert Robert et engagea des jardiniers écossais pour créer un jardin paysager orné de fabriques. Le parc comptait à l'origine plus de cinquante fabriques ; le château en occupe la position centrale. La partie nord du domaine comprend le Désert, des étangs et une zone à vocation agricole.

Le premier château d'Ermenonville remonte à 987, implanté sur la villa d'Irminon ; il passa au Moyen Âge entre les mains de seigneurs féodaux, notamment la famille de Lorris, et reçut parfois la visite du roi Louis XI. Au début du XVIIe siècle, Henri IV fit acquérir le château pour Dominique de Vic ; à cette époque l'édifice conservait encore un aspect proche d'une forteresse médiévale, avec un donjon et plusieurs petites tours. Des remaniements importants eurent lieu au XVIIIe siècle sous Claude‑Louis Lombard, qui fit abattre le donjon, prolonger les ailes, multiplier et élargir les fenêtres, et décorer le corps central par des frontons, balcons en fer forgé et bas‑reliefs.

Le château fut vendu à René Hatte en 1754, puis revint par succession au marquis René‑Louis de Girardin, qui en devint propriétaire unique en 1763. Girardin se concentra sur la transformation du parc selon les principes de la promenade paysagère plutôt que sur une reconstruction totale du bâtiment, aménageant les abords pour ouvrir la perspective sur le parc sud. En 1776 la tour nord‑ouest, qui abritait la chapelle, s'effondra ; une nouvelle chapelle fut rapidement aménagée sous l'escalier d'honneur.

Jean‑Jacques Rousseau séjourna chez les Girardin en 1778, y mourut le 2 juillet et fut inhumé dans l'île des Peupliers jusqu'au transfert de ses cendres en 1794. La présence de Rousseau fit du domaine un lieu de mémoire et attira des visiteurs célèbres tels que la reine Marie‑Antoinette, le roi Gustave III de Suède, Benjamin Franklin, Robespierre, Mirabeau, Danton, Saint‑Just et Camille Desmoulins. Pendant la Révolution, le domaine fut temporairement renommé Jean‑Jacques‑Rousseau.

Au XIXe siècle, après plusieurs transmissions au sein de la famille de Girardin et des difficultés financières, le domaine fut progressivement morcelé ; des parties importantes furent cédées au prince de Condé puis retrouvèrent la famille à son décès. En 1874 la propriété fut divisée en neuf lots et vendue à des acquéreurs multiples, Rosa‑Augusta Hainguerlot obtenant notamment le Désert et la Mer de sable. En 1878 le château et le parc furent adjugés à Marie‑Charlotte Hensel qui les offrit à sa fille Louise et à son gendre Constantin Radziwiłł ; la famille Radziwiłł entreprit d'importantes restaurations et conserva la propriété jusqu'en 1927.

Après le décès du prince Léon Radziwiłł, le domaine passa aux frères de La Rochefoucauld‑Doudeauville, puis en 1932 fut racheté par une société constituée pour le compte d'Ettore Bugatti, qui procéda au démembrement progressif et à la vente des collections en 1933. Bugatti vendit le Grand Parc au Touring Club de France en 1938, permettant sa sauvegarde et son ouverture au public sous le nom de parc Jean‑Jacques‑Rousseau, et en 1939 le classement des éléments déjà inscrits devint effectif, à l'exception du château. Pendant la Seconde Guerre mondiale, le château et le petit parc furent occupés à partir de 1941 ; après‑guerre la propriété connut de nouveaux propriétaires et usages variés, passant entre autres à Hispano‑Suiza en 1963, puis au docteur Henri Montarnal en 1964 qui y ouvrit d'abord un hôtel‑restaurant puis une maison de retraite.

La maison de retraite ferma en 1978 ; le château fut loué en 1981 à une association religieuse jusqu'à un important incendie le 14 novembre 1987, puis réaménagé et rouvert comme maison de retraite en 1988 avant d'être cédé à des créanciers. En 1991 Les Hôtels Particuliers du groupe de Philippe Savry achetèrent le château et l'aménagèrent en hôtel‑restaurant de prestige ; en juin 2018 il fut acquis par l'homme d'affaires Antoine Haswani. L'île des Peupliers, le temple de la philosophie moderne et plusieurs fabriques du Grand Parc ont été inscrits à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques par arrêté du 11 juin 1930. Le château d'Ermenonville a également servi de décor pour plusieurs films, dont Elena et les Hommes, Les Visiteurs et leurs suites, Arlette et Belle‑maman.

Liens externes