Origine et histoire du Château d'Escalup
Le château d'Escalup, situé à Lamontjoie (Lot-et-Garonne), est une maison forte de type gascon datée selon les sources des XIIIe-XIVe siècles et remaniée au XVIIe siècle. L'édifice comprend un corps de logis rectangulaire accolé à une tour peu saillante, autrefois rectangulaire ou carrée. Ses défenses sont constituées d'un fossé, du couronnement crénelé du logis et de la tour qui flanquait l'entrée. La tour, en mauvais état à la Révolution, a été ouvragée tardivement par de grandes fenêtres et des cheminées puis arasée au niveau du logis. Le logis comporte quatre niveaux : les deux premiers, percés de jours étroits, semblent destinés au stockage ; le troisième, percé de larges baies dont les arrières-voussures paraissent d'origine et équipé d'une cheminée, était un niveau d'habitation ; le quatrième comportait des latrines. Un pilier central en pierre soutenait le plancher du troisième niveau. L'accès intérieur se faisait par deux portes en arc brisé au sud, encadrées par la tour ; des escaliers en bois desservaient les étages, tandis qu'un escalier en vis, construit dans l'épaisseur du mur, reliait le troisième et le quatrième niveau. La présence de corbeaux sur les façades nord et ouest signale l'existence probable d'anciennes galeries extérieures en bois ou de hourds. La famille d'Escalup, mentionnée au début du XVe siècle, possédait alors un important domaine dans la juridiction de Lamontjoie. La fenêtre nord du mur est a été remaniée au XVIe siècle. Au XVIIe siècle, la seigneurie passa aux Malvin, qui firent ouvrir des croisées au quatrième niveau, installer des cheminées contre le mur ouest et diviser le logis en pièces ou appartements. Les dépendances actuelles datent du XVIIIe siècle. À la Révolution, les bâtiments, qualifiés de vieille tour et petit manoir, n'étaient plus habités et la toiture du logis était déjà compromise ; cette toiture s'est effondrée au début du XXe siècle. Les terres furent réunies à celles de la propriété de Ferbos-Magnos (et, comme pour le château de Marin, furent incorporées au même domaine). Le château a été inscrit au titre des monuments historiques en 1999 et, racheté en 2005, fait l'objet de travaux de restauration. En tant que témoin des maisons fortes gasconnes, il illustre l'architecture défensive et domestique aux confins des possessions anglaises et françaises au Moyen Âge.