Château d'Escoire en Dordogne

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château de style néo-classique et palladien

Château d'Escoire

  • 50 Rue du Château
  • 24420 Escoire
Crédit photo : Père Igor - Sous licence Creative Commons
Propriété d'une société privée

Période

2e moitié XVIIIe siècle

Patrimoine classé

Façades et toitures : inscription par arrêté du 11 février 1954

Origine et histoire du Château d'Escoire

Le château d'Escoire est une demeure allongée dont la structure actuelle semble remonter au début du XIXe siècle, bien que le site soit cité dès la fin du XVIIIe siècle et que certaines sources indiquent une datation à la seconde moitié du XVIIIe siècle. Le soubassement et l'encadrement des pavillons sont en bossage, et la façade est centrée par une demi-lune percée de trois portes cintrées. Les pavillons sont surmontés de frontons triangulaires et un escalier à double révolution mène aux terrasses et au balcon central ; la rotonde, dont l'entrée se trouve à droite de l'escalier, a également été restaurée. L'ensemble du château a fait l'objet de travaux de restauration et il est protégé au titre des monuments historiques depuis 1954 pour ses façades et ses toitures. Le domaine comprend un parc de neuf hectares, accessible aux clients lors des périodes d'accueil.

Après la guerre, le château fut vendu aux enchères et racheté par Ferdinand Lagueyrie de La Rivière-de-Mansac, qui l'exploita avec son gendre Antoine Peyramaure. Des années 1950 à la fin des années 1970, il accueillit les enfants de l'entreprise parisienne LMT (« Le Matériel Téléphonique ») pour des séjours de vacances. Abandonné pendant plusieurs années, il était en 2015 la propriété de Sylvie et Tase Kordalov, anciens hôteliers originaires de Macédoine, qui habitent dans une aile tandis que l'autre a été exploité un temps en chambres d'hôtes.

Le château a aussi été le lieu d'un drame resté célèbre : dans la nuit du 24 au 25 octobre 1941, trois personnes furent retrouvées assassinées. Henri Girard, connu plus tard sous le pseudonyme d'écrivain Georges Arnaud, découvrit au petit matin les corps de son père Georges Girard, de sa tante Amélie et de leur domestique Louise Marie Soudeix, tués à coups de serpe. Henri Girard fut suspecté, arrêté et passa dix-neuf mois en prison ; défendu par Maître Maurice Garçon, il fut acquitté le 3 juin 1943 pour absence de preuves. L'affaire fit l'objet d'une large couverture médiatique et inspira plusieurs ouvrages et émissions ; parmi eux, Philippe Jaenada publia La Serpe, qui défend l'innocence d'Henri Girard, tandis que Nan Aurousseau et Jean-François Miniac signent La Serpe rouge, récit criminel portant une accusation contraire. Maître Maurice Garçon et Philippe Jaenada ont jugé vraisemblable la culpabilité d'un autre personnage, René Taulu, que Jaenada renomme dans son livre.

Henri Girard, sous le nom de Georges Arnaud, est par ailleurs l'auteur du roman Le Salaire de la peur, publié en 1950 et adapté au cinéma en 1953 par Henri-Georges Clouzot. En juin 2021, le réalisateur Patrick Schmitt a filmé au château les auteurs de La Serpe rouge pour un épisode de la série Des Crimes presque parfaits. En 2025, Catherine Girard, fille d'Henri Girard, a affirmé que son père lui aurait avoué sa culpabilité et a développé cette thèse dans son ouvrage In violentia veritas ; selon elle, ce témoignage corrobore l'accusation portée dans La Serpe rouge.

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