Château d'Espeyran à Saint-Gilles dans le Gard

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château

Château d'Espeyran

  • Espeyran
  • 30800 Saint-Gilles
Château dEspeyran
Château dEspeyran
Château dEspeyran
Château dEspeyran
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Château dEspeyran
Château dEspeyran
Château dEspeyran
Crédit photo : Nairolf FR Florian Robardet - Sous licence Creative Commons
Propriété de l'Etat

Frise chronologique

Antiquité
Haut Moyen Âge
Moyen Âge central
Bas Moyen Âge
Renaissance
Révolution/Empire
XIXe siècle
Époque contemporaine
400
500
1100
1200
1700
1800
1900
2000
Protohistoire au IVe siècle apr. J.-C.
Occupation ancienne
1119
Bulle pontificale
1195
Destruction résidence
1791
Achat par Sabatier
XIXe siècle
Transformation domaine
1963
Don aux Archives
Fin du XIXe siècle
Rénovation château
2009
Inscription Monuments historiques
Aujourd'hui
Aujourd'hui

Patrimoine classé

Le château, les écuries, la parcelle des fouilles archéologiques et le parc avec ses portails, la noria, le bain des chevaux et le puits, en totalité (cad. I 998 - château, 1001 - parc, 989 - fouilles) : inscription par arrêté du 2 octobre 2009

Personnages clés

Raymond VI de Toulouse Destructeur de la résidence d'été en 1195.
Guillaume Sabatier Banquier ayant acheté le domaine en 1791.
Frédéric Sabatier Développeur de l'élevage de chevaux au XIXe siècle.
Charles Perrier Architecte responsable des travaux de rénovation du château.
Guy Sabatier Donateur du domaine aux Archives nationales en 1963.

Origine et histoire du Château d'Espeyran

Le domaine d'Espeyran, situé à Saint-Gilles (Gard), comprend un château, un parc, une réserve archéologique et le Centre national du microfilm et de la numérisation, établissement rattaché au service interministériel des Archives de France. Le château, qui a conservé son second œuvre et une grande partie de son mobilier, constitue l'élément central d'un domaine cohérent construit par la famille Sabatier au XIXe siècle. Le site est présenté comme ayant traversé vingt-sept siècles d'histoire. Des découvertes anciennes et des campagnes de fouilles menées du début du XXe siècle aux années 2000 ont mis au jour tombes, stèles, constructions romaines et d'autres vestiges, montrant une occupation depuis la Protohistoire et une fréquentation jusqu'au IVe siècle apr. J.-C. Des éléments tels qu'un chapiteau réemployé portant une inscription gallo-grecque et la richesse des céramiques témoignent d'une importante activité commerciale. La présence massive d'importations méditerranéennes, notamment de la colonie grecque de Massalia, conduit les chercheurs à envisager que le site ait pu être un comptoir fondé par des Grecs et qu'il pourrait correspondre à la Rhodanousia mentionnée par les sources antiques. Au Moyen Âge, Espeyran dépendait de l'abbaye de Saint-Gilles ; la possession du domaine est confirmée par la bulle pontificale de 1119 qui mentionne une « ecclesia sancti Felicis Aspirano cum uilla ». Une résidence d'été est établie à la fin du XIIe siècle mais est détruite en 1195 par Raymond VI de Toulouse, alors en conflit avec l'abbaye. Les abbés conservent la gestion du domaine et de ses bois jusqu'à la Révolution ; les biens sont dispersés comme biens nationaux et le domaine est vendu en 1791 à Guillaume Sabatier, banquier originaire de Montpellier. La famille Sabatier transforme progressivement Espeyran en domaine agricole et lieu de villégiature : des vignes sont plantées dès 1796 et, au XIXe siècle, Frédéric Sabatier y développe un élevage de chevaux et aménage écuries, manège, hippodrome et bains pour chevaux, aménagements encore visibles aujourd'hui. Les successeurs modernisent l'exploitation en introduisant de nouveaux cépages et entreprennent des travaux d'aménagement du château pour en faire une résidence de réception et de chasse. À la fin du XIXe siècle, Guillaume Sabatier confie la direction des travaux à l'architecte Charles Perrier ; le château est agrandi, un étage est ajouté sous une toiture en ardoise de type mansarde, deux tours sont aménagées et des décors intérieurs sont réalisés par les frères Devéria ainsi que par des artistes locaux comme Numa Boucoiran et Charles Paulin François Matet. Le plan en U du logis délimite une cour intérieure fermée par une grille ; l'aile nord abrite les écuries et l'aile sud le corps principal, à deux étages surmonté d'un haut comble. Lors de ces remaniements ont également été ajoutés une tourelle à l'entrée de la cour, une couverture en ardoise et un clocher surmontant le donjon ; le grand salon et la chapelle ont été réaménagés et décorés dans le goût Louis XVI. L'intérieur du château est resté largement intact depuis la fin du XIXe siècle, conservant décors et mobilier d'origine, et une partie de ce mobilier est protégée au titre des Monuments historiques. En 1963, Guy Sabatier fait don du parc, du château, du mobilier et de la réserve archéologique de l'Argentière aux Archives nationales afin d'y installer le dépôt central des microfilms ; cet équipement est aujourd'hui le Centre national du microfilm et de la numérisation. Le château a servi de décor au feuilleton Le Grand Batre en 1997, a été inscrit au titre des Monuments historiques en 2009 et a reçu en 2013 le label Maisons des Illustres ; il peut se visiter lors des Journées du Patrimoine. Depuis 2010, le domaine mène un plan de valorisation à destination du public scolaire et des visiteurs et a accueilli de nombreuses manifestations et actions culturelles, parmi lesquelles des opérations sur l'image, la Nuit européenne des musées, les Journées européennes du patrimoine, les Rendez-vous aux jardins, l'opération « Les portes du temps » rebaptisée « C'est mon patrimoine » et les Rencontres de la biosphère de Camargue en 2020. En octobre 2020, le château a signé la charte des éco-acteurs de la biosphère de Camargue et accueille des résidences d'artistes, ayant notamment reçu Pierre Bendine Boucar, Anna Baranek, Colin G., Anaïs Guiraud, Jimmy Richer, Nicolas Le Brun, Clara Le Picard, Linh Nguyen et Fabrice Erre. L'intérêt du domaine repose à la fois sur ses vestiges archéologiques, la cohérence des aménagements hérités de la famille Sabatier et la conservation remarquable des décors intérieurs et du mobilier.

Liens externes