Origine et histoire du Château d'Estresses
Le château d'Estresse, également nommé d'Estresses et anciennement Dextricios, se situe sur la commune d'Astaillac, en Corrèze, au bord de la Dordogne. Construit aux XVIe et XVIIe siècles, il a connu d'importantes transformations au début du XXe siècle. Le logis principal, de plan rectangulaire, est encadré par deux pavillons qui prennent la forme de tours carrées. Le pavillon nord abrite le porche d'entrée, muni d'un portail chanfreiné et d'un arc surbaissé. Au niveau supérieur de la façade se détache une bretèche en saillie, portée par une rangée de sept corbeaux profilés en trois quarts-de-rond et percée de quatre petites canonnières ; trois bouches à feu sont également visibles sur cette façade. À l'angle sud se dresse une tourelle circulaire pourvue de dix petites canonnières. Vers le nord, un ancien mur d'enceinte relie le pavillon d'entrée, tandis qu'au sud du corps de logis s'élève une tour carrée épaulée par deux contreforts et munie d'une bretèche enveloppant l'angle. L'ensemble est bâti en terrasse et repose contre un imposant mur médiéval de 200 mètres de long et 8 mètres de haut, dont les pieds sont baignés par l'eau. Le parc du château comprend deux ifs millénaires. Le bâtiment est inscrit au titre des monuments historiques depuis le 15 octobre 1971 pour ses façades et ses toitures. La tradition rapporte que des combats contre des Normands eurent lieu sur ce domaine — avec Eudes de France en 889 et un duc de Bourgogne nommé Rodolphe en 931 — et que des troupes du Prince Noir furent repoussées en 1356 ; ces événements sont évoqués dans l'histoire locale. Après la Première Guerre mondiale, le château tomba en ruine avant d'être racheté et restauré par la famille Lescure. Il est resté dans cette famille jusqu'en septembre 2023, date à laquelle il a été vendu à M. Renaud Dumont.
