Origine et histoire du Château d'Esvres
Le château d'Esvres, situé sur la commune d'Esvres en Indre‑et‑Loire, est bâti sur le coteau de la rive droite de l'Indre, au‑dessus du bourg et de son église. Construit au début du XIIIe siècle à l'initiative de Philippe d'Esvres, il était dominé par une haute tour carrée dite « tour de l'Hôtel », attestée en 1220 mais disparue à l'époque moderne. De la forteresse médiévale subsistent une partie de l'enceinte, la tour nord‑ouest, la courtine ouest flanquée de deux tours découronnées et les tours rondes qui flanquent les angles sud‑est et sud‑ouest. Le corps de logis principal a été reconstruit au XVIIIe siècle entre deux tours de l'ancienne forteresse et a été fortement remanié au XIXe siècle. Les façades nord et sud, refaites au XIXe siècle, sont chacune surmontées d'un fronton triangulaire dont la décoration n'a pas été exécutée. Dans la courtine occidentale a été percée au XVIe siècle une porte en anse de panier encadrée de pilastres de style Renaissance française. Les tourelles médiévales, construites en blocage, conservent une bretèche partiellement engagée dans le corps bâti postérieur, indice de leur vocation défensive. À l'est du château se dresse, indépendante, une fuie couverte d'un toit conique à lanternon, et un escalier de pierre à flanc de coteau longe le mur oriental pour séparer le château de certaines dépendances, dont la fuie. La seigneurie appartient à la famille Sain de Bois‑le‑Comte à partir de 1768 ; cette famille possédait déjà un manoir à Esvres depuis 1672. Le château fut saisi comme bien d'émigré pendant la Révolution, puis en partie racheté par un membre de la famille ; en 1858 Charles Alphonse Sain de Bois‑le‑Comte s'en défait. Les tours et les courtines ouest et la tour nord‑ouest de l'enceinte, ainsi que les tours du château et sa fuie, sont inscrites au titre des monuments historiques depuis le 4 janvier 1963. Au XXIe siècle, la partie ouest du château abrite un établissement d'enseignement privé ; la partie est, le pigeonnier et les communs sont répartis entre plusieurs propriétaires. Le bourg médiéval, dont la topographie conserve la trace d'une éventuelle enceinte indépendante, ne doit pas être considéré comme la basse‑cour d'origine du château.