Origine et histoire du Château d'Étrabonne
Le château d'Étrabonne, édifice du XIIe siècle inscrit aux monuments historiques, se situe sur la commune d'Étrabonne (Doubs), en bordure est de la RD 249, face à l'église du chef-lieu. Le fief d'Étrabonne relevait de la seigneurie d'Autrey et perdura jusqu'à la fin du XVIIIe siècle ; la famille d'Étrabonne conserva la seigneurie de 1084 à 1471, année de la disparition sans descendance de Jean VI, après quoi les biens furent partagés entre ses demi-sœurs, dont Catherine d'Étrabonne, épouse depuis 1456 de Jacques Ier d'Aumont. Le château primitif, d'origine probablement en bois, remonte aux XIe-XIIe siècles ; une chapelle y fut dédiée aux trois rois mages en 1140 et, au début du XIIIe siècle, Eudes d'Étrabonne le fit reconstruire en pierre, renforcer les murailles, établir la chapelle et ériger une grande salle. En 1355, les seigneurs d'Étrabonne, vassaux des comtes de Bourgogne, affranchirent les habitants de la mainmorte, et le duc Philippe le Bon institua le bailliage d'Étrabonne en 1436 ; le chambellan Guillaume III d'Étrabonne transforma le site après les destructions causées par les Grandes Compagnies. Démantelé par les troupes de Louis XI en 1477, le château fut converti en ferme vers 1570 ; il subit d'autres occupations et pillages pendant la Guerre de Dix Ans, sa première enceinte servant alors de carrière pour la reconstruction du village, et il fut incendié en 1673. Vendu en 1723 à Jean Pourcheresse, maître de forges de Fraisans, le domaine vit le réaménagement de l'aile nord par son fils Jean-Jacques avant d'être revendu en 1782 au prince de Saint-Mauris-Montbarey. À la Révolution, la tour de la poterne de la basse-cour fut détruite en 1794 mais l'ensemble échappa aux démolitions et fut vendu comme bien national. Durant l'Occupation, une kommandantur allemande y fut installée. En 1956, Paul Baillart, ophtalmologiste et beau-père de l'actuelle propriétaire Madeleine Baillart, sauva la vue du sculpteur Albert Paschec qui, en reconnaissance, lui offrit le château. L'ensemble du château est inscrit au titre des monuments historiques depuis le 9 février 1968 ; la propriété est également classée en site inscrit par arrêté du 13 novembre 1942, et la maison du bailli, située à 150 mètres au sud, l'est depuis le 9 septembre de la même année et a été restaurée à l'identique. Architecturally, le château conserve un fort caractère médiéval : on y retrouve la grande salle, la chapelle, les vestiges de trois tours dont un donjon circulaire, ainsi qu'un corps de logis en « U » daté du XVe siècle. Au milieu du XVe siècle, l'ensemble comprenait deux enceintes en pierre, une tour de quatre étages d'environ 25 mètres, deux tours carrées, la tour de la poterne protégeant le pont-levis, une barbacane, un second pont-levis et des douves ; ces aménagements furent partiellement détruits puis remaniés au fil des guerres. Le logis nord fut restauré au XVIIIe siècle et le château prit sa physionomie actuelle après les destructions de la guerre de Trente Ans. Par ailleurs, un autre manoir dit « meix d'Étrabonne » est mentionné dès 1389 à Champagne-sur-Vingeanne (Côte-d'Or) ; ce domaine, appelé aussi château d'Étrabonne au XVIIe siècle, appartenait à une branche cadette de la famille et, pour sa partie la plus ancienne, remonterait au XVe siècle, situé dans un parc de trois hectares et constituant une enclave franc-comtoise en royaume de France.