Origine et histoire du Château d'Harzillemont
Le château d'Harzillemont est une maison forte du XVIe siècle située à Hagnicourt, dans les Ardennes. Édifiée légèrement à l'écart du village, elle a été aménagée au fil des siècles pour améliorer le confort et l'agrément, au détriment de son caractère défensif d'origine. Le corps de logis présente un plan rectangulaire flanqué de quatre grosses tours rondes aux angles. Les murs, épais, sont en moellons assisés noyés dans du mortier, témoignage de l'ancienneté de la construction. Les fossés ont été comblés et les ouvertures, disposées de manière régulière, ont été agrandies pour améliorer l'habitabilité. L'allure générale rappelle, par certains aspects, le château de la Cour des Prés. Des lucarnes néo-Renaissance ornées de pilastres et de candélabres ont été ajoutées dans la deuxième partie du XIXe siècle et une aile a été construite à droite du bâtiment principal. Le château se trouve rue d'Harzillemont, sur la commune d'Hagnicourt ; il ne doit pas être confondu avec un autre château situé rue du Château, aujourd'hui disparu. Le ruisseau de Foivre alimentait autrefois ses fossés et alimente toujours un étang à l'arrière du château. La maison forte a été édifiée à proximité d'un autre édifice militaire incendié en 1521 par Charles Quint, revenant du siège de Mézières. La propriété passa de la famille d'Harzillemont à la famille de Saint-Quentin vers 1620. Lors de la Révolution de 1789, la famille de Saint-Quentin ne quitta pas la France et conserva ses biens. Après la paix d'Amiens, un comte de Bruce, revenu d'émigration, entra dans la famille par alliance matrimoniale : il s'agit de Charles-Hector, comte de Bruce, issu d'une famille descendant des rois d'Écosse et compagnon en France du Stuart Jacques II d'Angleterre. Charles-Hector de Bruce, officier ayant servi comme colonel dans l'armée napoléonienne, est décédé le 7 février 1866 à l'âge de 94 ans. Ses descendants restèrent installés au château d'Harzillemont. Le bâtiment a été acquis, il y a quelques décennies, par le conseil général des Ardennes auprès d'un descendant de Charles-Hector de Bruce. L'édifice a été inscrit au titre des monuments historiques en 1987.
